Le contrat territorial Lignon du Velay en synergie avec le Sage du même nom
Les acteurs du bassin versant du Lignon du Velay, en Haute-Loire et en Ardèche, ont su mutualiser Sage et contrat territorial pour mieux accompagner la résilience de la démarche territoriale autour des milieux aquatiques du bassin du Lignon. Lorsqu’il se décline en outil de mise en œuvre des objectifs du Sage, le programme d’actions gagne en ambition et en efficacité.
De gauche à droite : Amélie Garnier (AELB) – Cyril Bessey (AELB) - Philippe Dubois (1er adjoint au maire du Chambon-sur-Lignon) - Étienne Fautrad (directeur de l'Épage) – Olivier Siméon (AELB) - Émilie Darne (animatrice Sage Lignon) – Kilpéric Louche (technicien de rivière) - Jean-Marc Bergeon (2me adjoint au maire de Fay-sur-Lignon) - Marc-Antoine Bergeon - M. Latte (technicien de rivière chargé de mission technique du CT Loire et Affluents Vellaves) - Candice Peigne (stagiaire à l'Épage)
© Agence de l'eau Loire-Bretagne
Une synergie des actions entre Sage et contrat territorial
Sur le territoire du Lignon du Velay, le premier contrat a émergé en 2004. Aujourd’hui, il est couvert par la troisième génération de contrat.
Étienne Fautrad, directeur de l’établissement public d'aménagement et de gestion de l'eau (Épage) Loire-Lignon, structure porteuse du contrat territorial et du schéma d’aménagement et de gestion des eaux (Sage), explique :
« Une habitude, un ancrage sur le territoire et des acteurs qui nous connaissent, cela facilite les choses. »
Orienté uniquement sur la restauration et l’entretien de cours d’eau au premier contrat, le contrat territorial s’est ouvert au fil des renouvellements à la thématique agricole et à celle des zones humides.
Étienne Fautrad poursuit :
« Cela n’a pas toujours été facile avec les acteurs locaux. Désormais, à la faveur du bouche-à-oreille, les agriculteurs nous sollicitent d’eux-mêmes pour mettre en oeuvre des actions . »
L’ÉPAGE est créé en 2020, après trois années de concertation. Désormais, il gère à la fois le Sage du Lignon du Velay et le contrat territorial qui sont sur le même périmètre couvrant l’intégralité du cours d’eau du bassin versant du Lignon. Les équipes d’animation du Sage et du contrat territorial (CT) partagent les mêmes locaux, certains affectés sur les deux démarches à la fois, ce qui facilite grandement les échanges d’informations.
Pour Justine Thomas, animatrice du Contrat Lignon du Velay et co-animatrice du Sage :
« C’est confortable d’avoir le même périmètre d’intervention, pour les élus c’est plus clair et cela permet de renforcer la mutualisation entre Sage et contrat territorial. »
L’élaboration d’un contrat territorial nécessite de prendre le temps de partager les enjeux avec les acteurs avant de pouvoir monter des programmes d’actions à l’échelle du bassin versant, puis de sensibiliser. La prise en compte d’une équité dans la répartition des actions sur le territoire doit être croisée à l’atteinte des objectifs fixés par le Sdage Loire-Bretagne. La prise en compte de cet enjeu est facilitée par l’approche mutualisée Sage/CT.
Plan d'eau du Lignon du Velay
© Agence de l'eau Loire-Bretagne
Concilier milieux et usages autour du cours d’eau Lignon du Velay
En 1970 à Fay-sur-Lignon, un plan d’eau de 5 hectares a été créé en barrage du Lignon. Les activités touristiques se sont développées : pédalo, pêche... En 1980, une crue centennale a détruit la digue. Le plan d’eau a été reconstruit sur une surface de 3 hectares, mais des problématiques d’eutrophisation et de cyanobactéries ont rendu la baignade impossible. Il a perdu alors son attrait touristique, seule la pêche y a été encore pratiquée.
Depuis, le plan d’eau a été effacé, et la rivière renaturée, sur une surface totale de 0,3 hectare. Un parcours sur pilotis permet de se balader autour du cours d’eau sans mettre en péril la zone humide connexe.
Jean-Marc Bergeon, deuxième adjoint au maire de Fay-sur-Lignon, rapporte :
« Aboutir à ce résultat n’a pas été simple. Cela faisait 30 ans que le plan d’eau était dans le paysage, donc c’était courageux pour le maire d’accepter de le supprimer. »
Parcours sur pilotis
© Agence de l'eau Loire-Bretagne
Kilpéric Louche, technicien de rivière du contrat territorial à l’Épage Loire-Lignon, se souvient encore d’une première réunion publique houleuse. De nombreuses réunions ont été nécessaires afin de comprendre et prendre en compte l’avis de chacun. Cette concertation a permis de trouver un compromis entre la restauration des milieux et les usages.
Une vingtaine de mares ont été créées. Des tas de bois, refuges à insectes, ont été disposés.
Philippe Dubois, premier adjoint au maire du Chambon-sur-Lignon, indique :
« On a découvert la biodiversité. C’est impressionnant le nombre d’espèces présentes. »
En effet, loutres, castors, écrevisses à pied blanc et moules perlières devraient revenir et se développer sur le site, sur lequel de nombreuses espèces, telles que la truite fario, sont déjà présentes.
Kilpéric Louche explique :
« Le site permet aujourd’hui de valoriser le Lignon au naturel, avec une portion aménagée pour la pêche, une portion intermédiaire avec un observatoire pour les balades et la partie aval tranquille et plus sauvage pour permettre le retour du castor. »