Suivi des poissons migrateurs sur le Cher

L’agence de l’eau Loire-Bretagne finance le rétablissement de la continuité écologique et le suivi des populations de poissons migrateurs dans le cadre du Plan Loire Grandeur nature (2014-2020). Sur la rivière du Cher aval, ce suivi est réalisé par l’établissement public Loire : découvrez les méthodes utilisées.

Le Cher, axe stratégique pour les poissons migrateurs

Les poissons migrateurs comme l’anguille, l’alose, la lamproie… effectuent des déplacements sur les cours des rivières pour effectuer leur cycle de vie (reproduction, croissance…). Cette migration est perturbée si les poissons rencontrent des obstacles (barrages, seuils…) sur leur parcours.

Restaurer la continuité écologique des rivières est donc important pour la survie de ces espèces patrimoniales et plus largement pour préserver la biodiversité.

Le Cher est un axe stratégique dans le bassin de la Loire pour la migration des poissons :

  • il abrite 12 % des habitats du bassin de la Loire pour les grands migrateurs (anguille, grande Alose, Lamproie marine…)
  • c’est un des gros affluents de la Loire dont la confluence se situe proche de l’estuaire. A la différence de l’Allier, plus en amont, qui nécessite un effort plus conséquent à fournir par les poissons pour être remonté.

Des démarches engagées pour rétablir la continuité écologique

Des actions ont d’ores et déjà été engagées par les acteurs locaux pour restaurer la continuité écologique du Cher en particulier sur sa partie avale :

  • règlement de gestion des barrages à aiguilles
  • aménagement du barrage de Rochepinard (île Balzac à Tours) par une rivière de contournement… Elles doivent se poursuivre dans les années à venir sur certains obstacles qui perturbent encore la continuité écologique.

Un état des lieux initial pour mesurer l’efficacité des futurs aménagements

Afin de pouvoir mesurer l’efficacité de ces futurs aménagements, un suivi piscicole des grands migrateurs sur le Cher aval doit être réalisé, piloté par l’Etablissement public Loire et financé par l’agence de l’eau Loire-Bretagne.

Ce suivi est fait avant (point zéro), pendant et après les aménagements réalisés. En 2017, c’est la première étape : réaliser un état des lieux initial des populations de poissons migrateurs sur le Cher aval.

Pêches électriques, comptages de nids de lamproie et des bulls d’Alose… Différentes techniques sont utilisées pour ce suivi organisé par l’Etablissement public Loire, financé par l’agence de l’eau.

Le Cher, axe stratégique pour les poissons migrateurs

Vidéo - Le Cher, axe stratégique pour les poissons migrateurs

L’agence de l’eau Loire-Bretagne finance le rétablissement de la continuité écologique et le suivi des populations de poissons migrateurs dans le cadre du Plan Loire Grandeur nature (2014-2020). Sur la rivière du Cher aval, un suivi des poissons migrateurs est réalisé par l’Etablissement public Loire : découvrez les méthodes utilisées.

septembre 2017

© Agence de l'eau Loire-Bretagne

David Brunet, Agence de l’eau Loire-Bretagne

Les poissons migrateurs ont besoin, pour effectuer leur cycle de vie, de pouvoir  circuler de l’océan au cours d’eau. Dans le Cher, aujourd’hui, on note une forte régression de la présence de poissons migrateurs. Une des raisons aujourd’hui, est la présence d’obstacles. L’Etablissement public Loire réalise actuellement un état des lieux de la présence des poissons migrateurs dans le Cher. Cet état des lieux bénéficie d’un financement de l’Agence de l’eau Loire-Bretagne.

David Maffre, Etablissement public Loire

Pour restaurer la continuité, il existe différentes solutions. Cela peut être des solutions d’équipements, avec ce que l’on appelle des passes à poissons, mais également des rivières de contournement, qui peuvent permettre aussi de concilier les enjeux écologiques et les usages, mais également la gestion sur les barrages à aiguilles qui présentent une certaine « franchissabilité ». Donc ce suivi doit nous permettre de disposer d’un état initial avant restauration de la continuité écologique sur le Cher aval.

Vidange de passe à poissons à l’Ile Balzac à Tours

Grégoire Ricou, chargé d’études à la Fédération de pêche d’Indre-et-Loire

Ce dispositif de franchissement sert à assurer la migration des espèces. Au cours de la période avril à juin, on fait plusieurs vidanges de la rivière. Donc nous remontons la vanne principale pour réaliser une vidange de la rivière de contournement, donc pour la mettre quasiment à sec. On va se mettre sur des points stratégiques pour essayer d’identifier les espèces qui vont dévaler dans la rivière. Aujourd’hui, on doit dénombrer une quinzaine d’espèces de poissons, d’eau calme et d’eau vive, des poissons carnassiers, des poissons migrateurs, l’alose, la lamproie ou l’anguille. Les populations sont plutôt en diminution ces dernières années, mais on observe tout de même quelques indices de présence, notamment sur le bassin du Cher.

Comptage des nids de lamproies à la confluence de la Loire et du Cher

Vincent Cornu, Bureau d’étude ECOGEA

Les lamproies, il faut savoir que ce sont des Agnathes qui, pour se reproduire, vont construire des nids. Le but c’est de parcourir toute la zone que l’on voit ici, et de rechercher les nids de lamproies. On va les repérer au GPS. Pour le Cher, on est sur un état zéro avant aménagement des ouvrages. Il y a deux objectifs : essayer de quantifier combien de lamproies ont fréquenté l’axe cette année, et le deuxième but, c’est de voir jusqu’à quel niveau elles arrivent à monter.

Comptage des bulls d’aloses

Vincent Cornu, Bureau d’étude ECOGEA

L’alose c’est un poisson migrateur qui va venir se reproduire dans les fleuves, dans des habitats particuliers, qui vont être la transition entre une zone profonde et lente, et une zone peu profonde et rapide. La reproduction de l’alose se déroule de nuit, entre vingt-deux heures et cinq heures du matin. Le mâle et la femelle vont venir en surface, et frapper la surface de l’eau avec leurs nageoires en décrivant des cercles. On appelle ce phénomène un bull. Donc on va aller suivre différentes frayères, différentes zones de frayère qui ont été préalablement localisées, tout le long du Cher, pour déterminer jusqu’où les aloses ont été une année donnée. La deuxième chose qu’on peut faire c’est tenter d’estimer un stock de géniteurs présents sur une frayère.

Comptage des anguilles au Barrage de Savonnières (37)

David Maffre, Etablissement public Loire

Donc aujourd’hui nous cherchons à pêcher spécifiquement les anguilles pour connaître leur distribution à l’échelle de l’axe. Et nous allons ensuite comparer ces résultats aux résultats qui se feront après restauration de la continuité écologique.

Vincent Cornu, Bureau d’étude ECOGEA

Ici on fait une pêche électrique et, vu que le milieu est grand, on installe le matériel sur un bateau qui nous suit tout le long de la pêche. On envoie donc le courant par l’intermédiaire de l’anode, c’est la tige avec le rond qu’on voit, qu’on met dans l’eau. Donc en fait on va les obliger à nager vers nous, et ensuite on a deux « épuisetteurs » qui viennent les récupérer.

David Brunet, Agence de l’eau Loire-Bretagne

Dans quelques années, après les aménagements qui seront nécessaires, et qui auront été réalisés sur le Cher, un deuxième état des lieux sera sûrement réalisé, et il montrera, je l’espère, une amélioration des populations de poissons migrateurs dans le Cher. Ce qui viendra valider les efforts réalisés par l’ensemble des acteurs de la vallée du Cher pour améliorer la circulation des populations de poissons migrateurs dans le Cher.
 

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