Située au Bénin, Parakou est traversée par des sous-affluents du fleuve Okpara, situé à une douzaine de kilomètres à l’Est de la ville. Si le centre-ville est alimenté en eau potable, les zones périurbaines et rurales, où réside la majorité de la population, restent encore mal desservies.

Dans ces conditions les populations sont amenées à faire de nombreux kilomètres pour trouver de l'eau potable ou à recourir aux eaux des marigots ce qui occasionnent d'importants problèmes de santé. Au lancement du projet 50 % de la population de Parakou ne disposait pas d’un accès à l’eau potable soit environ 128 000 personnes.

Les choix stratégiques pour l’accès à l’eau et à l’assainissement

En 2020, cette action naît du partenariat entre Orléans et Parakou. Elle s’inscrit dans une coopération de plus de trente ans entre les deux villes et vise un impact durable au bénéfice des populations.

© Villes d'Orléans et Parakou

À Orléans, le projet mobilise le service relations internationales de la Mairie et la direction du cycle de l’eau de la métropole. Des étudiants de Polytech sont aussi missionnés pour se rendre sur place afin préparer l’évaluation finale du projet. En amont du projet le partenariat fait appel à l’expertise du PS-Eau. Des entreprises locales sont sélectionnées pour la réalisation des composantes du projet.

À Parakou, elle est pilotée par la direction des services techniques et le service eau et assainissement de base, en collaboration étroite avec la Volontaire de solidarités internationale (VSI) chargée de la bonne mise en oeuvre de l'action.

Rémy Marquès, Chargé d’interventions spécialisé à la délégation Centre-Loire de l’agence de l’eau :

Rémy Marquès

© Aelb, Une image à part

« Ce projet se distingue par la présence permanente d’une volontaire du service international, basée à temps plein à Parakou, au Bénin. Elle assure la coordination et le suivi des projets de la commune d’Orléans, dans le cadre de leur jumelage avec Parakou. Un aspect clé du projet repose aussi sur les échanges techniques entre les services d’alimentation en eau potable d’Orléans et de Parakou. Pour l’agence de l’eau, ce jumelage, garantit une bonne utilisation des financements et assure la pérennité des actions engagées. »

L'action en cinq axes

• Construire et réhabiliter des infrastructures d’eau et d’assainissement

1. Réalisation de 11 forages équipés de pompes manuelles (FPM) et de 4 postes d’eau autonomes (PEA) dans les quartiers ruraux.
2. Transformation de 5 FPM en PEA, réhabilitation de 40 FPM.
3. Construction de 7 blocs de latrines et réhabilitations de 7 blocs dans les établissements scolaires.
4. Des périmètres de protection autour des points d’eau garantissent leur durabilité sur le long terme.

• Élaborer une stratégie et renforcer la gouvernance

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© Agence de l'eau Loire-Bretagne, Une image à part

Un accompagnement à l’élaboration d’un plan stratégique pour l’eau potable et l’assainissement est mené, comprenant une formation à la planification stratégique et la mise à jour du plan communal de l’eau.

Ce plan est actualisé pour garantir une vision claire et coordonnée des besoins et priorités, avec une gouvernance multi-acteurs impliquant les services municipaux, les délégataires et les partenaires.

• Former et accompagner les acteurs locaux

Les agents en charge de l’eau et de l’assainissement à la mairie de Parakou sont formés pour le suivi et contrôle des travaux.

• Sensibiliser et faire évoluer les comportements

Des actions de sensibilisation sont développées pour favoriser un changement durable des comportements, à travers l’éducation à la protection et à la préservation des ressources naturelles, ainsi que des campagnes de communication sur l’assainissement de base et l’hygiène.

• Suivre et évaluer le projet

L’action est accompagnée par un volontaire de solidarité internationale et la mise en place d’un comité de suivi-évaluation.

Des acteurs solidaires pour initier le changement

Le projet mobilise un budget total de 722 000 euros. En investissant 41 750 euros, les villes d'Orléans et de Parakou ont mobilisé plus de 680 000 euros de financements :

• avec le soutien de l’agence française de développement (AFD) à hauteur de 505 000 euros,
• l’agence de l’eau Loire-Bretagne avec une aide de 170 000 euros,
• la région Centre-Val de Loire avec 5 100 euros,
• et les villes d’Orléans avec 22 850 euros et 18900 euros pour Parakou.

Audrey Roux, Responsable des relations internationales à la ville d’Orléans :

Audrey Roux

© Aelb, Une image à part

« Grâce à la pertinence et aux objectifs ambitieux de cette action, les villes d’Orléans et de Parakou ont pu mobiliser des financements importants auprès de leurs partenaires, sans lesquels ce projet n’aurait pu être mené à bien dans sa globalité. Pour Orléans, c’est également l’occasion de mettre en œuvre les objectifs de développement durable (ODD) à l’international et de sensibiliser sa propre population à l’importance de l’aide au développement. »

Des bénéfices concrets et une coopération vers du long terme

Au départ, seulement 50% des habitants de Parakou avaient accès à l’eau potable, chiffre porté aujourd’hui à au moins 65%. L’objectif d’amélioration de l’accès à l’eau potable est donc atteint. Les populations se sont très bien approprié les infrastructures et les entretiennent.

Les villes d’Orléans et de Parakou adoptent un pacte de durabilité dans lequel Parakou s’engage à inscrire à son budget chaque année plus de 21 000 euros pour l’entretien et la réparation des ouvrages construits dans le cadre du projet.

Cette première phase achevée en juillet 2024 n’est qu’un début. Le partenariat Orléans-Parakou prévoit de prolonger son action pour 2025-2027 avec :

• la création de nouveaux postes d’eau autonomes (PEA) dans les zones périurbaines,
• la création et la réfection des latrines dans les établissements scolaires,
• la montée en compétences des délégataires, et la poursuite des campagnes de sensibilisation.

Audrey Roux, Responsable des relations internationales :

« L’évaluation finale du projet montre que 50 % des objectifs du projet sont atteints et 50 % sont dépassés. L’enjeu primordial pour les partenaires était d’assurer la pérennité du projet à travers une approche globale.

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De gauche à droite : Audrey Roux, Capucine Fedrigo Conseillère municipale à Orléans, Cédric Morio Responsable Vie des ouvrages et réseaux à Orléans Métropole, Rémy Marquès

© Agence de l'eau Loire-Bretagne, Une image à part

Elle s’est matérialisée par la réalisation d’infrastructures pérennisées grâce au pacte de durabilité, par le renforcement des compétences des acteurs locaux avec les formations, ainsi que par la sensibilisation des populations aux bonnes pratiques en matière d’eau et d’assainissement. »

Rémy Marquès, Chargé d’intervention spécialisé :

« Ce projet exemplaire illustre comment un partenariat international fondé sur la solidarité, la technicité et la co-construction peut transformer concrètement des territoires. À Parakou, comme à Orléans, l’eau devient un moteur de développement local, de santé publique et d’équité sociale. »