Le Ruau : un cours d’eau oublié, restauré en quatre ans
Le syndicat de la Manse en Indre-et-Loire a élargi son périmètre de travail à un petit cours d’eau : le Ruau, affluent de la Manse, qui n’était géré par aucun syndicat. En un temps record, le syndicat a appliqué son savoir-faire pour restauré ce cours d’eau.
Un cours d’eau non géré mais avec de nombreux enjeux
Le Ruau avant les travaux
Le Ruau avant les travaux : seuil dans le bourg de Panzoult
novembre 2015
© Syndicat de la Manse
Le Ruau, cours d’eau d’Indre-et-Loire de 18 km, était orphelin de toute maîtrise d’ouvrage il y a encore quelques années. Anticipant la prise de compétence GEMAPI - Gestion de l’eau, des milieux aquatiques et protection contre les inondations - la commune de Panzoult a adhéré au syndicat de la Manse pour restaurer le Ruau.
Le diagnostic engagé en 2013 met en évidence :
- une continuité écologique très dédradée : 40 obstacles à l’écoulement de l’eau, des sédiments et à la circulation des poissons,
- un état écologique moyen du cours d’eau.
Des travaux ambitieux terminés en quatre ans
Dès 2015 et en un an et demi, 30 ouvrages sont effacés ou aménagés, et plus de 2 km de cours d’eau sont restaurés : talutage des berges en pente douce, recharges granulométriques… Une zone humide est également restaurée.
Ces travaux ont coûté 105 000 €, et ont bénéficié d’un appui de l'agence de l'eau Loire-Bretagne (66 000 € d’aides), de la région Centre-Val de Loire et du département d'Indre-et-Loire.
Les principaux acteurs ont été le syndicat de la Manse et la commune de Panzoult, mais aussi les riverains qu’il a fallu convaincre du bienfait des travaux sur un territoire vierge d’actions. Pour cela, l'expérience acquise par les techniciens de rivière sur le bassin versant de la Manse et les outils de communication du syndicat (bulletin annuel, articles dans la presse locale…) ont été précieux.
Des bénéfices multiples pour les poissons… et les habitants
Le Ruau après les travaux
Le Ruau, dans le bourg de Panzoult, après les travaux
novembre 2017
© Syndicat de la Manse
Les travaux sur la continuité ont permis de rouvrir 8 km de cours d’eau aux poissons et aux sédiments afin qu’ils puissent à nouveau circuler librement. Les travaux de restauration ont contribué à diversifier les écoulements. Résultat sur la création de l’annexe hydraulique : un an après les travaux, des poissons l’ont recolonisée.
De plus, la restauration de la zone humide contribue à atténuer les inondations de sortie de bourg pour certains niveaux de crue.
Vers de nouveaux travaux ?
Les zones qui n’ont pas été restaurées (refus des propriétaires) pourront être réétudiées. Ainsi, certains riverains sont demandeurs de travaux pour créer des zones humides d’expansion de crues en amont du bourg. Ces travaux permettraient de préserver le bourg des inondations en cas de fortes crues. De plus, les sites restaurés feront l'objet d'animations pédagogiques auprès du public.
Delphine Laisement
février 2018
© Syndicat de la Manse
« Les efforts collectivement menés ont permis de rétablir au maximum la continuité sur ce ruisseau. Il reste cependant quelques ouvrages sur lesquels les propriétaires n’acceptent pas l’effacement, puis des secteurs où il reste des opportunités.
Au regard de l’état de la masse d’eau, un dernier programme d’actions maintenant une bonne « pression » de travaux devrait permettre d’atteindre le bon état.
Le syndicat s’appuie sur cette expérience pour travailler sur un nouveau cours d’eau: le Réveillon, qui fera l’objet de cinq années de travaux à partir de 2018. »
Delphine LAISEMENT, technicienne de rivière - syndicat de la Manse