Restauration de la continuité de l’Arnon
Intervention des acteurs
Yves-Marie LE GUEN – Ancien chargé de mission – Syndicat de la vallée de l’Arnon
« Ici nous sommes sur la rivière Arnon qui présente une densité d’ouvrages assez conséquente sur son linéaire. Il y a un barrage tous les deux kilomètres en moyenne. C’est la présence de ces ouvrages qui va déclasser la qualité du cours d’eau. »
Jacques PALLAS – Maire de St-Georges-sur-Arnon
« La directive cadre sur l’eau pour le bon état écologique de l’eau recommandait d’enlever le barrage, de faire une échancrure de façon à ce que les poissons puissent remonter avant l’amont et que les sédiments circulent librement. Ce qui contribue au bon état écologique de l’eau donc des poissons, donc de la clarté de l’eau pour le bonheur des pêcheurs, marcheurs et cyclistes. »
Mathieu ROUSSEAU – Conseiller technique – fédération départementale de la pêche 18
« L’enjeu était de répondre aux enjeux de la loi sur l’eau notamment par le rétablissement de la continuité écologique. Au niveau des pêcheurs c’est quelque chose que l’on essaye de développer de plus en plus, de faire en sorte que les moyens financiers et humains des associations de pêche des fédérations soient investis dans la restauration des milieux qui vont nous produire naturellement des poissons en quantité et en qualité suffisante pour satisfaire la demande de pêche. Plutôt que d’être dans une gestion de déversement de poissons dans des milieux dégradés. »
Jean-Claude GOBYN – Président de l’association « La Rippe »
« Nous avons fait un inventaire piscicole avant les travaux et allons en refaire un pour comparer l’avant/après travaux. Avant les travaux, nous avons trouvé 22 espèces, on avait des aberrations par exemple nous n’avons pas pêché un seul brochet. Maintenant que la rivière a changé nous devrions trouver du carnassier, de la carpe, des poissons de fond donc beaucoup gros que les gardons, ablettes qu’on trouve en pêchant dans les radiers. »
Yves-Marie LE GUEN – Ancien chargé de mission – Syndicat de la vallée de l’Arnon
« Le but était de retrouver une certaine dynamique naturelle sur le cours d’eau en essayant de trouver la meilleure solution technique qui permet de concilier à la fois les aspects milieux naturels, continuité écologique et les aspects préservation des enjeux. On peut penser à la pêche, à la promenade, à la baignade pourquoi pas qui sont présents sur ces sites. »
Une adhésion de tous les acteurs pour la continuité de l’Arnon
Aimie ADELAINE – Chargée de mission rivière – Syndicat de la vallée de l’Arnon
« L’adhésion c’est un élément nécessaire mais pas suffisant dans un contexte où l’on a un cours d’eau qui est plutôt un cours d’eau privé. On a besoin que les mairies, les communautés de communes pour la plupart soient moteurs et puissent porter un message, parce que nous en tant que techniciens et chargés de mission on est là pour donner toutes les clefs, mais le portage est plutôt à l’échelle communale et intercommunale au niveau du syndicat. »
Yves-Marie LE GUEN – Ancien chargé de mission – Syndicat de la vallée de l’Arnon
« Ici nous sommes sur le premier ouvrage qui a été effacé et qui correspondait à un rideau de palplanche, un peu comme celles qui sont sur les berges et qui ont été maintenues pour éviter toute forme d’érosion trop importante en berges. Ce rideau de palplanche barrait le lit mineur dans toute sa largeur et créait un effet plan d’eau sur la partie amont du cours d’eau. Il faut imaginer une rivière qui faisait cinquante mètres de large avec une eau très stagnante, très sensible au réchauffement en période estivale avec un envasement également très important qui limitait considérablement la biodiversité des habitats et des écoulements, donc très peu propice à la biodiversité inféodée aux milieux aquatiques. »
Mathieu ROUSSEAU – Conseiller technique – fédération départementale de la pêche 18
« Souvent lorsque l’on veut faire ne serait-ce qu’une brèche voire enlever complètement un barrage quand c’est possible, la grosse crainte c’est qu’il n’y ait plus d’eau. Le travail des fédérations c’est de faire la promotion auprès des associations de pêche et même des pêcheurs quand on a l’occasion de ce type de travaux de restauration, de réhabilitation des rivières. La plupart des pêcheurs, tant qu’ils n’ont pas vu ce qu’il se passe sur un chantier comme ici où l’on retrouve une jolie rivière courante qui est tout à fait pêchable, la peur c’est qu’il n’y est plus d’eau donc qu’ils ne puissent plus pratiquer leur activité de loisir. »
Jacques PALLAS – Maire de St-Georges-sur-Arnon
« L’adhésion je pense qu’elle y était, mais elle ne s’exprimait pas car il y avait cette inquiétude de détruire ce qui a été construit, donc beaucoup d’interrogations. Je pense qu’aujourd’hui l’adhésion est plus forte, mais il faut expliquer par des panneaux d’explications, faire des réunions et des visites avec la population et les élus pour qu’ils comprennent ce que l’on veut faire et ce qu’est l’état écologique de l’eau pour eux, pour l’environnement et pour la biodiversité. »