Une solution innovante pour traiter les effluents de pisciculture

La société SVITEC – Solutions vertes et innovantes pour la transition écologique – a expérimenté une méthode pour traiter les eaux usées des piscicultures. Ecologique et économique, elle utilise des processus naturels pour épurer les eaux.

La pisciculture a un impact sur la qualité de l’eau. La nourriture donnée aux poissons, présents en forte concentration dans des bassins, est en grande partie à l’origine des pollutions en azote. Les déjections des poissons et la nourriture non consommée produisent des boues qu’il faut évacuer avant le rejet de l’eau dans le milieu naturel.

La pisciculture est aussi très consommatrice en eau. L’eau doit être fréquemment renouvelée pour que les poissons d’élevage s’y développent de façon satisfaisante.

La société SVITEC, basée à Vannes, a élaboré une méthode expérimentale pour traiter les eaux des bassins d’élevage de truites. Cette méthode a été testée à la pisciculture hors sol du Centre Technique Aquacole du lycée agricole de Bréhoulou dans le Finistère.

SVITEC propose une solution de filtration de l’eau des bassins d’élevage à l’aide de plantes et de vers oligochètes pour les épurer avant leur rejet dans le milieu naturel. Par exemple : la digestion des boues par les vers, l’absorption d’azote par des plantes : les baldingères, la désinfection par l’ail des ours.

Les plantes et vers choisis pour épurer l’eau et dégrader les boues sont des espèces locales (présentes naturellement dans le milieu). Cela permet de ne pas introduire d’espèces exotiques qui pourraient venir perturber le milieu.

Le projet vise aussi à réduire les prélèvements d'eau dans les cours d’eau. Il étudie la possibilité de recycler l’eau de la pisciculture et de la réutiliser.

Cette méthode de filtration naturelle de l’eau a été développée à l’échelle d’un prototype, mais est exemplaire. Elle n’a pas encore été mise en place dans une pisciculture. L’étape suivante est la mise en place « en réel » sur un petit bassin d’élevage de truites. SVITEC recherche un candidat pisciculteur pour tester cette méthode, avec l’aide de l’ITAVI (Institut technique des filières avicoles, cunicoles et piscicoles).

Véronique Texier

Image d'illustration

© Jean-Louis Aubert

« Cette méthode de traitement et de recyclage d’eau des bassins d’élevage et des boues a l’avantage d’être écologique et économique. Sa facilité de mise en place sur une petite exploitation permettrait au pisciculteur de gérer lui-même son installation. » 

Véronique Texier, gérante de la société SVITEC

Recherche de solutions pour le traitement des effluents de pisciculture – Société SVITEC (56)

Vidéo - Recherche de solutions pour le traitement des effluents de pisciculture – Société SVITEC (56)

La société SVITEC – Solutions vertes et innovantes pour la transition écologique – a expérimenté une méthode pour traiter les eaux usées des piscicultures. Ecologique et économique, elle utilise des processus naturels pour épurer les eaux. Lauréat des trophées de l'eau Loire-Bretagne 2017

juin 2017

© C tout vu - Agence de l'eau Loire-Bretagne


Voix off : « Très développée dans le Finistère, la pisciculture a un impact sur l’environnement. La nourriture des poissons rejette en effet des eaux chargées en azote et produit des boues qui menacent le milieu naturel. La société SVITEC a expérimenté une méthode innovante en utilisant des plantes et des vers pour le traitement de ces déchets. »

 

Véronique TEXIER, gérante de la société SVITEC : « L’activité de la pisciculture nécessite des besoins en eau pour alimenter les bassins d’élevage, et puis rejette des eaux un peu polluées de par l’activité des poissons. Nous avons réalisé une expérimentation sur des plantes qui absorbent, se nourrissent de l’azote, et de l’azote sous la forme d’azote qui est rejeté par les poissons. Les vers, eux, ils vont se nourrir des boues sédimentées au fond des bassins d’élevage. On a une perte en ammoniaque d’environ trente pour cent. Les eaux de bassins d’élevage passaient sur un système en hydroponie avec nos baldingères et étaient recueillies et recyclées sur le premier bassin d’élevage. L’idée c’est de travailler chez un petit pisciculteur qui nous dédirait un bassin et où on pourrait voir dans quelle mesure on pourrait avoir ce recyclage d’eau pour quel pourcentage notamment. » 

 

Expérimentation au lycée de Bréhoulou

Marie-Pierre GOUSSET, directrice du lycée de Bréhoulou : « L’expérimentation a été bien vécue dans l’établissement. Dans nos missions nous avons la mission d’expérimentation, donc c’est inscrit dans nos gènes. Nous avons aussi l’ambition de faire fonctionner la pisciculture d’un point de vue économique et écologique. Cette expérimentation nous permettait d’alimenter notre pédagogie. Donc il y a eu une exploitation en aquaculture et il y a eu une exploitation en mathématiques par exemple, pour faire des statistiques sur la croissance des poissons. »

 

Christophe LUCAS, responsable des élevages du lycée de Bréhoulou : « Nous avons utilisé pour l’expérimentation SVITEC des truites arc-en-ciel que nous élevons, qui sont nées ici. La première phase a été de coupler un bassin d’élevage de truitelles, donc la truite arc-en-ciel, à un bassin de vers aquatiques, pour valider le traitement des boues. La deuxième expérimentation a consisté à coupler à ce système, vers plus poissons, un troisième système, en l’occurrence des plantes, avec l’assimilation par la baldingère des nitrates, notamment, afin de restituer encore une fois une eau la plus propre possible au milieu. »

 

Véronique TEXIER, gérante de la société SVITEC : « Nous avons eu également un essai où l’on a mis ensemble le système en hydroponie au-dessus, en superstructure du bassin d’élevage ; ça a été notre dernière étape. Et on a vu tout à l’heure, les poissons aujourd’hui, un an après, se portent bien, ils ont survécu à l’expérimentation. Donc on est contents et très confiants pour l’avenir. »

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