Restauration de l'Issoire au domaine de la Chabotterie à Montréverd

Lauréat des Trophées de l’eau Loire-Bretagne 2019 dans la catégorie « Préservation des milieux aquatiques et de la biodiversité », le département de la Vendée s’est distingué par la restauration de l’Issoire sur l’Espace naturel sensible de la Chabotterie à Montréverd (85).

Un chantier de restauration écologique exemplaire

Sur près d’1,2 km, le département de la Vendée a réalisé, entre 2017 et 2018, un ensemble de travaux pour améliorer la qualité de l’eau et les fonctionnalités écologiques de l’Issoire au domaine de la Chabotterie à Montréverd.

Cécile Barreau

Cécile Barreau, vice-présidente du Conseil départemental de la Vendée

septembre 2019

© Image à part

Cécile Barreau, vice-présidente du Conseil départemental de la Vendée

« Le logis de la Chabotterie est un site historique et emblématique des guerres de Vendée. Il est situé au milieu d’un espace naturel sensible de 47 hectares qui appartient au département et sur le lequel nous cherchons à conserver et à restaurer le patrimoine naturel. C’est donc tout naturellement que nous avons fait le choix d’en faire un site vitrine en matière d’amélioration de la qualité de l’eau. Ce site, nous souhaitons le faire découvrir pour sensibiliser le public à la préservation de l’environnement. »

Le cours de l’Issoire a été restauré. La maîtrise d’œuvre réalisée conjointement par un bureau d’études et le conseil départemental a duré 2 ans. Le coût global de ce projet s’élève à 180 000 euros dont 106 000 euros d’aide financière apportée par l’agence de l’eau Loire-Bretagne.

D’autres partenaires ont contribué à la réussite de ce projet notamment l’agence de l’eau Loire-Bretagne, l’agence française pour la biodiversité (AFB), les services de l’État, la commune de Montréverd, l’association foncière de remembrement de Saint-Sulpice, la fédération départementale pour la pêche et la protection des milieux aquatiques, le syndicat du bassin versant de Grandlieu, la Ligue pour la protection des oiseaux et le Conservatoire botanique national de Brest.

Retrouver un cours naturel pour l’Issoire et favoriser la biodiversité

Suite aux différents remembrements, le cours de l’Issoire a été modifié. Le ruisseau naturel a ainsi laissé place à un chenal rectiligne très large et aux berges abruptes dépourvues de végétation. Le lit de la rivière ainsi dégradé était peu propice à la biodiversité et au maintien d’une bonne qualité de l’eau.
Par ailleurs, un plan d’eau en barrage constituait un obstacle à la circulation des espèces aquatiques et des sédiments, favorisant le réchauffement de l’eau et altérant sa qualité.

Elie Louiggi

Elie Louiggi, technicien des Espaces Naturels Sensibles du Département de la Vendée

septembre 2019

© Image à part

Elie Louiggi, technicien des Espaces Naturels Sensibles du Département de la Vendée :

« Dès septembre 2017, l’étang de la grande Chevasse est effacé. Trois zones d’expansion de crues sont créées sur la totalité du linéaire de l’Issoire, incluant un nouveau lit mineur permettant les débordements dans les prairies. Des méandres sont créés dans les parties les plus linéaires. Des berges en pentes douces et des banquettes alternées sont reconstituées. Le lit de la rivière est resserré pour permettre de conserver de l’eau en période d’étiage. Une succession de radiers (zones peu profondes) et de mouilles (zones plus profondes) est réalisée permettant de diversifier les habitats pour la faune. Enfin, deux mares sont restaurées ».

Des résultats au rendez-vous : un projet qui répond à plusieurs enjeux.

Le cours d’eau a tout d’abord retrouvé un caractère plus naturel favorisant ainsi la biodiversité et ceci dès la 1ère année. Les espèces animales et végétales phares sont toujours bien présentes (Fritillaire pintade, Campagnol amphibie, Loutre…). L'étoile d'eau, nouvelle espèce, a fait son apparition.

Par ailleurs, la restauration du lit a permis de réduire la période d'étiage du cours d'eau et de faciliter les zones d'expansion de crues.

Mikaël Le Bihan

Mikaël Le Bihan, Agence Française pour la Biodiversité

septembre 2019

© Image à part

Mikaël Le Bihan, Agence Française pour la Biodiversité

« La restauration de l’Issoire répond à différents enjeux : sur la quantité d’eau en régulant les débits pour limiter les inondations en aval et réduire les assecs en période estivale, sur la qualité des eaux (amélioration de l’auto-épuration des eaux) et sur la diversification d’habitats favorable à la préservation de la biodiversité ».

Afin d’évaluer le bénéfice de ces travaux, des suivis écologiques sont réalisés par l’Agence française de la biodiversité. Il s’agit de suivre l’évolution de la morphologie de la rivière, des espèces piscicoles et des macro-invertébrés aquatiques (comparaison de l’état initial réalisé avant les travaux et de l’état 3 ans après le chantier en 2020).  

Un site vitrine à vocation pédagogique

Le projet de restauration de l’Issoire, sur l’espace naturel sensible de la Chabotterie, a vocation à devenir un chantier de restauration écologique vitrine pour le département de la Vendée.
Des actions de valorisation sont mises en place pour faire découvrir ce projet au grand public : sorties natures et panneaux pédagogiques. Ces travaux servent de support de présentation aux élus et aux techniciens dans le but d’initier d’autres travaux de ce type en Vendée (journées techniques, colloque).

Nathalie Fricaud, chargée d’interventions à l’agence de l’eau Loire-Bretagne

« A travers cette opération le conseil départemental montre l’exemple. C’est une démarche que l’agence de l’eau encourage par la mise en œuvre des contrats territoriaux. Sur le département de la Vendée, les cours d’eau sont fortement dégradés (seul 2% sont en bon état). Ces actions de restauration de la morphologie du lit mineur doivent donc se développer. »

Restauration de l'Issoire au domaine de la Chabotterie à Montréverd (85)

Vidéo - Restauration de l'Issoire au domaine de la Chabotterie à Montréverd (85)

© Agence de l'eau Loire-Bretagne / Une image à part

Restauration de l’Issoire sur l’Espace Naturel Sensible de la Chabotterie à Montréverd

Cécile Barreau / Vice-présidente du conseil départemental de Vendée

"La Chabotterie est un site culturel de notre département avec l’histoire et les guerres de Vendée.C’est un site culturel qui est aussi au milieu d’espaces naturels sensibles et donc nous avons fait le choix justement d’aménager ses cours d’eau d’Issoire au niveau de nos espaces naturels sensibles."

voix off : Sur ce domaine de 47 hectares, un vaste chantier de restauration écologique a été lancé en 2017, avec un objectif : restaurer le lit et les berges de l’Issoire et rétablir les zones de débordement, la flore et la faune aquatique.

Elie LOUIGGI / Technicien des Espaces Naturels Sensibles / Conseil départemental de la Vendée

"Le début du chantier commence à environ 150 mètres un peu plus en aval. Donc on a élargi le lit majeur ici et on a recréé un lit mineur à l’intérieur, pour éviter que l’été il soit à sec, pour avoir une lame d’eau plus haute. On est dans le lit d’avant, exactement, qui avait été très impacté par les remembrements agricoles."

voix off : Dans les années 70, au cœur du bocage vendéen, le remembrement, l’agriculture, le développement urbain ont fortement impacté l’environnement.
À la Chabotterie, le ruisseau sinueux est alors devenu un chenal rectiligne d’un kilomètre 200, bordé d’habitations.

Frédéric PORTIER / Chef de service en Vendée / Agence française pour la biodiversité

"Le besoin effectivement, c’était l’aménagement du territoire notamment par rapport au remembrement, pour pouvoir mettre en culture de plus grandes surfaces pour évacuer l’eau plus rapidement. D’où ce type de travaux qui se sont standardisés sur la majorité des bassins versants dans un milieu de plaine."

voix off : Du chenal rectiligne, il ne reste aujourd’hui que ce court tronçon, près des habitations.
Ailleurs dans la domaine, le chantier a permis à l’Issoire de retrouver son tracé historique, de nouveaux méandres et des zones naturelles d’expansion des crues.

Elie LOUIGGI / Technicien des Espaces Naturels Sensibles / Conseil départemental de la Vendée

"Voici ici l’ancien lit de la rivière donc très rectiligne et ici le nouveau lit. Le ruisseau ressemble à ce qu’il y avait à l’époque Napoléonienne avec ses méandres, ses banquettes, sa végétation sur les côtés de la banquette."

Mikaël LE BIHAN / Technicien de l’environnement, Direction Bretagne Pays de la Loire, Agence française pour la biodiversité
"Donc en crue, on voit que le cours d’eau a une capacité à déborder dans son lit majeur donc ça c’est intéressant parce que ça permet de limiter les inondations en aval où il y a des enjeux notamment pour la sécurité des biens et des personnes."

voix off : Pour reconstituer les habitats connexes au ruisseau, deux mares ont été restaurées. Bénéfices environnementaux, recommandations techniques : les experts de l’agence française pour la biodiversité ont accompagné ce projet.

Mikaël LE BIHAN / Technicien de l’environnement, Direction Bretagne Pays de la Loire, Agence française pour la biodiversité

"On a du saule, on a du jonc, on a des massettes donc en fait, quelques années après restauration, la ripisylve se refait. Cette ripisylve va avoir une fonction très importante pour la stabilité des berges, pour la rétention des polluants et, dans le cadre du changement climatique, de par l’ombrage produit, elle va limiter la température de l’eau."

voix off : La renaturation de l’Issoire, études comprises a duré 2 ans, les travaux sur la rivière 4 mois. Coût total de l’opération :180 000 euros, dont 106 000 euros financés par l’agence de l’eau Loire-Bretagne.

Elie LOUIGGI / Technicien des Espaces Naturels Sensibles / Conseil départemental de la Vendée

"Alors ici on est dans l’emprise de l’ancien étang qui était supprimé pour restaurer la continuité écologique."

voix off : Sur ce site désormais accessible au public, l’étoile d’eau, une plante qui avait disparue depuis 30 ans et les loutres sont de retour.

Elie LOUIGGI / Technicien des Espaces Naturels Sensibles / Conseil départemental de la Vendée

"On a valorisé cette action par la création d’un ponton qui permet, du coup, d’observer les poisons, les plantes pour donner, du coup, de l’accès à cet aménagement et cette restauration et cette vitrine écologique."

Cécile Barreau / Vice-présidente du conseil départemental de Vendée

"Donc on veut vraiment travailler sur l’environnement global. Il ne faut pas le mettre non plus sous cloche, il faut vraiment le faire découvrir pour qu’on puisse le protéger au maximum que tout le monde se rende compte de la richesse que nous pouvons avoir sur le département au niveau de l’environnement. Mais nous poursuivons cet objectif d’avoir une qualité de l’eau plus importante en Vendée."

voix off : Dans un département qui compte seulement 2 % de cours d’eau en bon état. Le conseil départemental, a acquis 2 750 hectares, une centaine d’espaces naturels remarquables pour améliorer la qualité de l’eau, préserver et valoriser l’environnement.

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