Réduire les transferts de pollution et de particules de sol
Des mares ont été restaurées ou créées sur la commune du Poiré-sur-Vie en Vendée, ou encore quelques kilomètres plus loin, à La Génétouze, où l’agriculteur Jean-Marc Aubret en a aménagé 6 sur son exploitation de 65 ha qui comprend déjà 50 ha en agroforesterie. Ces projets sont accompagnés par le syndicat Vendée Eau, le service public de l’eau potable en Vendée (85).
Des mares pour réduire les transferts de pollution
Sur le territoire du bassin versant d'Apremont en Vendée, tous les acteurs locaux de l’eau ont un objectif commun : avoir une eau potable de qualité. Ils sont engagés dans un deuxième contrat territorial signé avec l'agence de l'eau Loire-Bretagne. Le syndicat Vendée eau les accompagne pour des actions en faveur de la qualité de l'eau. Parmi les nombreuses actions réalisées, des mares ont été restaurées et créées. Ces mares jouent le rôle de zones tampons. Elles réduisent les transferts de pollutions diffuses et de particules de sol, issues des eaux de ruissellement et de drainage. Elles sont aussi des points d’abreuvement pour les abeilles des 200 ruches de l’exploitation de La Génétouze.
Pour faciliter l'action, sensibiliser... le contrat territorial
Le syndicat Vendée Eau favorise l’aménagement du territoire dans le double objectif de réduire les pollutions diffuses et de préserver les milieux aquatiques. Il accompagne des agriculteurs et mène des actions de sensibilisation à l’attention des scolaires dans les cinq contrats territoriaux vendéens. Le contrat territorial, outil de l'agence de l'eau Loire-Bretagne en faveur de la qualité des eaux, lui a permis de cibler, de programmer des actions et de mobiliser des financements sur cinq ans. L’animation et l’accompagnement auprès des agriculteurs facilite la mise en œuvre des actions dans de nombreuses exploitations.
La mise en place des mares dans les cinq contrats territoriaux vendéens représente un investissement de 560 000 euros, subventionné à 40 % par l’agence de l’eau Loire-Bretagne. Une animation d’un montant total de 350 000 euros, a également été financée pour l’aménagement de ces mares et a été subventionnée à 50 % par l’agence de l’eau.
Mare restaurée et agroforesterie
Sur l'exploitation de Jean-Marc Aubret
© Pierre Veillon - Agence de l'eau Loire-Bretagne
C’est ainsi que sur la commune du Poiré-sur-Vie environ 130 mares ont été aménagées. A l’échelle d’une exploitation comme celle de Jean-Marc Aubret, une mare a été restaurée et cinq ont pu être créées. En plus de réduire les transferts, ces mares font l’objet d’animations pédagogiques pour sensibiliser les plus jeunes aux écosystèmes de ces points d’eau. Monsieur Aubret reçoit tous les ans au moins deux classes d'élèves en BTS et BEP d'école d'agriculture. Ces rencontres se déroulent toujours autour des mares.
Haies, bosquets, mares, agroforesterie améliorent la qualité de l’eau
Depuis 2006, des aménagements ont été réalisés pour améliorer la qualité de l'eau, dans les cinq contrats territoriaux vendéens. Fin juin 2019, on compte :
- 14 km de haies ont été plantés perpendiculairement aux pentes,
- 57 ha de bosquets et 92 ha en agroforesterie ont été mis en place,
- 858 mares ont été restaurées ou créées.
Tous ces aménagements, associés à un accompagnement individuel des agriculteurs, permettent de diminuer la concentration en nitrates et en produits phytosanitaires dans les eaux. Par exemple, sur le bassin versant d’Apremont, la concentration moyenne en nitrates a été réduite de plus de la moitié en vingt ans. Elle est passée de plus de 70 mg/L à 30 mg/L, avec des pics à 45 mg/L lors des fortes pluies d’automne.
Poursuivre la dynamique
L’objectif du syndicat est de poursuivre cette dynamique, en continuant d’accompagner les agriculteurs dans leurs aménagements et leurs changements de pratiques. L'objectif de 1 000 mares pour septembre 2019 est atteint. Aujourd’hui, la priorité est donnée à la réduction de la pollution par l’AMPA (principal métabolite du glyphosate), une substance issue des stations d’épuration et des activités agricoles.
Fabrice Garon
Conseiller à Vendée Eau
© Pierre Veillon
" L’aide apportée pour aménager des zones tampons finance en grande partie le conseil, le traitement des dossiers et les coûts directs des travaux. Les exploitants restent à l’origine du projet et s’y impliquent en prenant, par exemple, en charge l’entretien de l’ouvrage et la pose de la clôture ce qui garantit pérennité et efficacité. "
Fabrice Garon, conseiller environnement du syndicat Vendée Eau