Réduire les phytosanitaires en viticulture
Yves Matignon, viticulteur depuis 1988 à Terranjou dans le Maine-et-Loire, bénéficie d’une aide attribuée dans le cadre du plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations pour investir dans du matériel réduisant l’usage et la dérive de produits phytosanitaires. Ce projet a été accompagné par l’association technique viticole 49 (ATV).
Réduire l'usage des produits phytosanitaires dans le Layon, une nécessité
Yves Matignon, viticulteur à Terranjou
© Thomas Viloingt - Agence de l'eau Loire-Bretagne
Les 39 hectares du domaine viticole d’Yves Matignon se situent dans le bassin versant du Layon, sur le territoire du Sage Layon-Aubance-Louets.
En 2018, dans les eaux superficielles de ce bassin versant, la somme des concentrations en pesticides dépassait 1 µg/L, sachant que la norme à atteindre pour une bonne qualité de l’eau des rivières est fixée à 0,5 µg/L.
Afin de reconquérir la qualité des eaux, un programme d’actions est mis en place depuis 2011 sur ce bassin versant.
Des investissements spécifiques pour réduire les pollutions diffuses et ponctuelles
En 2012, Yves Matignon investit dans du matériel de désherbage localisé sur le rang, l'inter-rang restant alors enherbé ou travaillé mécaniquement. Ce matériel permet de réduire les surfaces traitées et, ainsi les quantités totales utilisées de phytosanitaires.
Pulvérisateur à panneaux récupérateur
© Thomas Viloingt - Agence de l'eau Loire-Bretagne
En 2017, le viticulteur fait l’acquisition d’un pulvérisateur à panneaux récupérateurs. Ce pulvérisateur permet de récupérer, grâce à un système d’aspiration, le surplus de produits qui est ensuite filtré et réutilisé. La pulvérisation en confiné limite fortement la dérive de produit phytosanitaire en dehors de la parcelle.
Pour cet investissement d’un coût de 44 000 euros, il bénéficie d’une aide de l’agence de l’eau Loire-Bretagne de plus de 8 000 euros. Il a également aménagé une aire de remplissage et de lavage du pulvérisateur avec des aides de l’agence. Ces subventions lui ont permis de :
- s’équiper plus rapidement d’un matériel limitant l’utilisation de produits phytosanitaires,
- sécuriser le remplissage de son pulvérisateur, de récupérer les eaux de lavage,
- de réduire ainsi les risques de pollutions diffuses et ponctuelles.
La pulvérisation confinée pour un gain environnemental, économique et technique
Pulvérisateur confiné
Système de buses et d'aspiration
© Thomas Viloingt - Agence de l'eau Loire-Bretagne
Grâce au système de buses et d’aspiration en confiné, 30 à 50 % des produits pulvérisés sont récupérés et réutilisés.
En plus du gain environnemental, le gain économique permet d’amortir rapidement ce matériel pourtant plus cher qu’un pulvérisateur classique.
Le temps consacré à la pulvérisation n'augmente pas. La vitesse plus rapide d'avancement compense le nombre de rangs traités par passage, plus faible qu’avec l'ancien pulvérisateur classique. La qualité de la pulvérisation est, quant à elle, améliorée.
Une réflexion collective pour tester de nouvelles pratiques
Impliqué dans un groupe Écophyto 30 000 sur les couverts végétaux en viticulture, Yves Matignon profite des retours d’expériences des membres du groupe. Il teste certains couverts hivernaux sur les rangs travaillés pour améliorer la fertilisation organique et diminuer les transferts de particules par érosion en hiver grâce à cette couverture permanente du sol.
" Le Sage Layon-Aubance-Louets avait pour objectif d’atteindre en 2018 une somme de concentration en pesticides inférieure à 1 µg/L et inférieure à 0,5 µg/L d’ici 2027. Dans ce cadre, le syndicat Layon-Aubance-Louets mène des actions, en partenariat avec l’association technique viticole, pour développer des pratiques limitant l’usage des produits phytosanitaires et les transferts de polluants vers les rivières. "
Emilie Cailleaud, animatrice du volet pollutions diffuses agricoles au Syndicat Layon- Aubance-Louets