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Jean-Francois Fountaine, maire de La Rochelle (17)
« Écoutez le marais de Tasdon nous ramène à la genèse de la ville de La Rochelle. La ville de La Rochelle est née sur le littoral charentais pour une raison simple, c'était un territoire dans lequel on produisait du vin et du sel. Et donc nous sommes là dans tout un grand marais qui est derrière la ville de La Rochelle et qui jouxte un quartier qui s'appelle Villeneuve-les-Salines. Comme son nom l'indique on y produisait du sel. Donc c'est la naissance de notre ville et au fil de l'histoire ce marais était considéré comme un lieu qu'il fallait remblayer. On est dans la grande époque où on considère les marais comme nuisible pour la santé, moustiques, et on est dans des périodes on va plutôt nier le marais et essayer de le combler. Et lors de la construction du grand quartier de Villeneuve-les-Salines, eh bien on va remblayer à l'occasion de ce chantier une partie du marais, et donc en le remblayant on va complètement le dénaturer. Il va perdre ses fonctions essentielles. Et d'un point de vue politique on veut rendre toute la place de la nature dans notre cité et à cette occasion eh bien on s'est dit qu'il fallait que le marais retrouve ces fonctions initiales. Un lien avec la mer pour une part et puis de permettre à l'eau d'être vivante et d'animer tout cet espace d'une petite rivière qui s'appelle la Moulinette qui irrigue toute cette zone-là. Donc on a d'abord des apports d'eau qui viennent et de la mer et d'une rivière, donc on a des mélanges d’eau douce et d'eau salée. C'est toute cette gestion qu’il a fallu reconstruire. C’est un projet très urbain, parce que ce marais il donne pratiquement sur la gare de La Rochelle et on est en proximité immédiate de la mer. »
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« Ce projet de réaménagement, d'un point de vue plus technique, c’est dix hectares de zones humides recréées. On va recréer la zone humide et ça s'inscrit pour nous dans un grand programme c’est La Rochelle territoire zéro carbone. Il faut à la fois moins émettre de carbone dans l'atmosphère. Ce sont toutes les politiques que nous menons de mobilité douce de pistes cyclables de véhicules électriques d'isolation du patrimoine bâti, mais il faut aussi capter ce carbone. Et là on est dans du carbone bleu donc avoir des marais vivants des marais qui remplissent toutes leurs fonctions originales et donc qui vont pouvoir être des capteurs de co2 sur notre territoire. Il nous faut renaturer le cours de la Moulinette sur deux kilomètres et demi c'est considérable comme travail. Et puis ensuite il faut faire les ouvrages hydrauliques qui vont permettre toute cette gestion des eaux dans le marais. Il faut aussi permettre des cheminements, cheminement piéton pour l'essentiel, donc des passerelles qui vont décoller les circulations du marais, pratiquement 15 passerelles, dix kilomètres de cheminement. Donc c'est un programme de très grande ampleur parce qu'on a vraiment voulu aller au bout des choses. Il ne s'agissait pas simplement de retirer quelques remblais mais de reconstruire à la fois ce marais et de permettre sa découverte essentiellement par des cheminements de marche à pied. Voilà un peu l'essentiel de l'action qui a été mené. Beaucoup de plantations à la fois des arbres et des arbustes mais je dirais que si on veut insister c'est surtout sur les plantes aquatiques qui vont faire vivre ce marais, 64 mille plantes aquatiques qui vont être replantés. C'est toute une znieff qui est renaturée ainsi. Vous voyez c'est un programme de grande ampleur. Les gens découvrent souvent le contour mais on va les inciter à pénétrer dans ce marais tout en étant très précautionneux. »
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« L’agence de l’eau avait un grand nombre de programmes qui collaient bien avec les ambitions que nous avions. L’agence de l'eau avait des thématiques autour de la renaturation des espaces périurbains, de la restauration et de la création de zones humides, de réaménagement de cours d'eau. Donc les axes forts de l'agence de l'eau collait bien à notre programme et donc ça s'est traduit par un accompagnement financier important ainsi par le conseil technique puisque l'agence de l'eau a une grande expertise dans ce domaine-là, mais aussi un programme de financement de 1 million neuf cent mille euros donc c'est très important dans un programme très ambitieux, parce qu’il avoisine les cinq millions d'euros au global. Donc sans l'agence de l'eau, je le dis très directement, ce programme n'aurait pas pu sortir. La ville de La Rochelle avait besoin de partenaires majeurs et l’agence de l'eau a été ce partenaire majeur pour qu'on puisse réaliser ce programme. Il était ambitieux mais c'était une condition essentielle de pouvoir le réaliser que d'avoir ce partenariat très fort de l'agence de l'eau. »
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