Pisciculture de Traou Léguer : une réhabilitation réussie

Le syndicat d’alimentation en eau potable de Traou Long (Côtes-d’Armor) a réhabilité une ancienne pisciculture. Son double objectif : sécuriser la prise d’eau et restaurer la continuité écologique du Léguer.

image d'illustration
Agrandir l'image dans une nouvelle fenêtre

août 2015

© Agence de l'eau Loire-Bretagne

La protection du Léguer

Le syndicat d’alimentation en eau potable de Traou Long a pour objectif de protéger la rivière du Léguer. Il a déjà entrepris des travaux d’amélioration de la filière de traitement de la station d’eau potable. Il poursuit sa restauration du cours d’eau et s’attaque aux problèmes liés à la qualité et à la sécurisation de l’eau.

"Depuis 20 ans, sur le Léguer il y a une forte mobilisation. Si des résultats sont atteints, c’est aussi parce que la population est attachée à cette rivière de grande qualité."

Samuel Jouon, coordinateur du comité de bassin versant du Léguer

Acquisition de la pisciculture

La pisciculture de Traou Long était située en amont d’une prise d’eau d’où des problèmes récurrents de pollution de l’eau. Son activité perturbait le prélèvement de la prise en eau potable.

Le syndicat a saisi l’opportunité de la liquidation judiciaire de cette pisciculture. Il a fait une offre d’achat qui a abouti à son acquisition en 2004.

De grands travaux pour réhabiliter le site

  • Création d’un bassin de stockage d’eau brute à la place de l’ancienne pisciculture
  • Suppression et abaissement des seuils
  • Mise en place d’une station d’alerte pour surveiller la qualité de l’eau en continue

 

Réhabilitation du site de l’ancienne pisciculture de Traou Léguer

Vidéo - Réhabilitation du site de l’ancienne pisciculture de Traou Léguer

Restauration du milieu aquatique et protection de la ressource en eau potable, deux objectifs complémentaires qui ont guidé le syndicat d’alimentation en eau potable de Traou Long (Côtes-d’Armor) dans la réhabilitation d’une ancienne pisciculture. Lauréat des Trophées Loire-Bretagne 2015

octobre 2015

© Agence de l'eau Loire-Bretagne

(musique de générique)

Jean-Yves Le Corre, président du Syndicat d’alimentation en eau potable de Traou Long  (22) : on est sur le site d’une ancienne pisciculture qui était une des plus grandes piscicultures de Bretagne à l’époque, et la pisciculture s’est trouvée en cessation de paiement, en dépôt de bilan.

Catherine Moret, directrice de l’association Vallée du Léguer : le syndicat d’eau a décidé d’acheter la pisciculture, pour empêcher la réinstallation d’une nouvelle pisciculture qui se trouve juste en amont de la prise d’eau potable. Il y avait donc vraiment un objectif de restaurer la qualité du Léguer (à l’image : rivière du Léguer qui s’écoule) à l’endroit où l’eau est pompée par le syndicat, et en même temps d’avoir un objectif biodiversité, de restaurer le cours d’eau du Léguer avec l’arasement des ouvrages pour assurer la continuité écologique. Maintenant le site est entretenu avec un contrat Natura 2000 qui permet un entretien diversifié du site et qui permet aux espèces de recoloniser l’espace.

Jean-Luc Pichon, président AAPPMA Argoat, Vice-président AVL, adhérent Eau & Rivières de Bretagne : on peut dire aujourd’hui que le Léguer est une bonne rivière à truites et à saumons, puisque c’est la première rivière des Côtes d’Armor et probablement la deuxième rivière à saumons de Bretagne.

Catherine Moret : on a arasé les deux ouvrages, et fait un nouvel ouvrage qu’on distingue à peine (à l’image : sur la rivière qui s’écoule, Catherine Moret montre l’endroit d’arasement des ouvrages et le nouvel ouvrage) avec le niveau d’eau qu’on a aujourd’hui de 50 centimètres, ce qui permet d’avoir une prise d’eau au fil de l’eau. Le pompage qui se fait ici (à l’image : la station de pompage), qui permet d’amener l’eau de la rivière dans le canal derrière nous. La rivière ayant maintenant une eau courante, plus de réchauffement de l’eau, et, on va avoir un meilleur transport des sédiments et donc une meilleure qualité d’eau.

Des actions économiques et reproductibles

Jean-Yves Le Corre : rien que le fait d’avoir mis en place ce système, on se retrouve avec une économie sur le coût des produits de traitement qui équivaut à l’annuité qu’on paye pour  le rachat du site et le montage du bassin de stockage (à l’image : le bassin de stockage). L’économie sur le produit c’est environ 25 000 euros, à peu près l’annuité que le syndicat paye pour rembourser l’emprunt qui a été contracté pour cet ouvrage

Jean-Luc Pichon : c’est un tout aujourd’hui que l’ensemble des acteurs de la vallée se sont appropriés. C’est une culture qui ne s'est pas faite en une année ou deux. Ici le Léguer c’est une longue tradition, (à l’image : la rivière du Léguer s’écoule) plusieurs dizaines d’années, avec tous les efforts des acteurs de la vallée, qui font qu’aujourd’hui le Léguer est une rivière reconnue, non seulement pour la qualité de son eau, mais aussi pour sa qualité patrimoniale, naturelle et historique.

Catherine Moret : depuis 20 ans, sur le Léguer on a toujours mené de front les deux enjeux : la protection de la qualité de l’eau de la rivière et la protection de sa biodiversité, son patrimoine naturel, puisqu’on est ici sur une rivière relativement exceptionnelle, fréquentée par des espèces patrimoniales comme le saumon Atlantique, ou la loutre d’Europe. Çà toujours été des objectifs communs des acteurs, des élus, des associations, d’avoir une action commune autour de la protection de cette rivière.

Jean-Luc Pichon : j’y suis très attaché puisque c’est la rivière de mon enfance (à l’image : la rivière du Léguer s’écoule). J’aime la rivière et cet amour là je veux aussi le faire partager, et la meilleure façon de le faire partager c’est aussi de donner à tout le monde une rivière en bonne santé, une rivière qui vit.

Jean-Yves Le Corre : même si on a payé son prix, on a acheté, je pense, la paix dans la rivière pour un bon bout de temps.

Le syndicat mixte du bassin de l’Oudon a été lauréat des Trophées de l’eau 2015. Concours de l’agence de l’eau Loire-Bretagne.

Partager cette page sur :