Mise en circuit fermé de la pisciculture du moulin neuf sur la Douffine
La société Aquadis Naturellement met en circuit fermé l’eau de la pisciculture du moulin neuf sur la Douffine dans le Finistère. Un projet à hauteur de 1,1 millions d’euros, pour accroître la production en intégrant la préservation de la qualité de l’eau et des milieux.
La société Aquadis Naturellement est un groupe finistérien fournisseur de produits frais (truites, poissons et crustacés) sous marque distributeur, qui détient une usine de transformation et trois sites de production. Il souhaite produire plus mais durablement en intégrant la protection des milieux. Une de ses piscicultures se situe sur la Douffine, rivière finistérienne, affluent de l’Aulne, en état écologique moyen.
Accroître la production en préservant la qualité de l’eau
L'activité piscicole en Bretagne est une institution. La plupart des grandes sociétés de fumaison ont développé leur savoir-faire en Bretagne et précisément dans le Finistère. La demande est importante et la production insuffisante pour satisfaire le marché. Face à ce constat, le gouvernement propose en février 2014, d'autoriser un développement de la production à condition de mettre en place des actions pour le maintien de la qualité de l'eau des rivières et pour l'amélioration de la continuité écologique. C’est le point de départ de la réflexion menée par Aquadis Naturellement.
Jeanpol Le Ribault
© Aquadis Naturellement
« Dès janvier 2014, nous prenons le pari d'imaginer la construction de la première pisciculture biofiltrée en Bretagne. Nous choisissons notre site de Moulin Neuf à Pleyben pour cette construction innovante car le bassin de la Douffine est en quête du bon état écologique. » Jeanpol Le Ribault, président de la société Aquadis
Un projet novateur estimé à 1,1 million d’euros sur 1 an
« Pour ce projet, notre société s’est imprégnée des techniques utilisées à l’étranger. La biofiltration existe déjà dans des pays comme le Danemark, mais avec des objectifs souvent différents des nôtres. Nous avons mis beaucoup de temps et d’énergie pour inventer pièce par pièce les modules, les présenter à l'administration et à nos financeurs afin que chacun soit bien en phase avec les hypothèses de calcul et le financement. » Jeanpol Le Ribault, président de la société Aquadis
Le système de circuit "fermé" permet de ramener l'eau au point de prélèvement. Il prélève moins d’eau (100 litres par seconde) et traite les eaux sales par un dispositif de biofiltres : station d’épuration située sur le circuit de recirculation.
En mai 2017, le projet de mise en circuit fermé de la pisciculture se met en place tout en maintenant l’activité.
En 2018, le projet pilote est intégré dans le plan de progrès du comité interprofessionnel des produits de l'aquaculture, CIPA, prêt pour le premier test de biofiltration.
Dès septembre de la même année, la recirculation est opérationnelle et les premiers résultats sont à la hauteur des attentes, tant au niveau de la qualité de rejets que de la production piscicole. Le dernier trimestre avec l'arrivée de la pluie, permet de finaliser les tableaux de pilotage du biofiltre.
Ce projet a le soutien financier de l'agence de l'eau Loire-Bretagne et du fond européen pour les affaires maritimes et la pêche, FEAMP.
Objectif atteint : combiner hausse de la production et réduction de l’impact de l’activité piscicole
Les résultats mesurés sont parfaitement en phase avec les calculs. Les objectifs environnementaux d’amélioration de la qualité de l'eau de la Douffine et d'amélioration de la continuité écologique sont atteints. Le développement de la production avec réduction de l'impact du site piscicole est désormais possible.
Le procédé va être développé sur les autres sites de la société. Pour cela, la société Aquadis a formé ses équipes « élevage » pour le pilotage de nouveaux sites. La société projette de rendre son deuxième site opérationnel pour 2021.
Jean-Pierre Rouault
© JL Aubert, aelb
« Le pari est gagné : la pisciculture vertueuse et durable existe chez Aquadis Naturellement. Cette pisciculture innovante prouve qu'il est possible de développer la production piscicole tout en maintenant la qualité de l'eau et en améliorant la continuité écologique.»
Jean-Pierre Rouault, chargé d’intervention à la délégation Armorique de l’agence de l’eau Loire-Bretagne