La société OBUT supprime les rejets liquides de son atelier de traitement de surface des boules de pétanque

Lauréat des Trophées de l’eau Loire-Bretagne 2019 dans la catégorie « Préserver l’eau, l’économiser et lutter contre les pollutions », l’entreprise la Boule OBUT dans le département de la Loire s’est distinguée par la suppression des rejets liquides de son atelier de traitement de surface des boules de pétanque.

OBUT, une entreprise au cœur des enjeux du bassin versant du Bonson

La société la Boule OBUT, fabricant français de boules de pétanque, fabrique toutes ses boules de pétanque à Saint-Bonnet-le-Château dans la Loire depuis 1955. Cette PME installée en milieu rural se situe en tête de bassin versant du Bonson, affluent de la Loire, sur un territoire qui fait actuellement l’objet de concertation entre acteurs pour la reconquête et la préservation de la qualité de l’eau et des rivières.

Romain Souvignet

Romain Souvignet, Directeur général de La Boule OBUT

octobre 2019

© Jean-Louis Aubert

Romain Souvignet, directeur général de La Boule OBUT :

« La boule est formée de deux coquilles assemblées et soudées. Elle est ensuite tournée, striée, marquée, trempée, polie et chromée pour la protéger contre la corrosion. C’est cette dernière étape de traitement de surface de la boule par chromage qui utilisait le plus de substances chimiques notamment le chrome. Les effluents industriels étaient traités par notre station de traitement des eaux puis rejetés dans un réseau d’assainissement collectif communal à proximité. »

OBUT modifie son process de fabrication et optimise la gestion de ses effluents toxiques

L'évolution de la réglementation appelée « REACH », impose l'arrêt progressif de certaines substances chimiques comme le « chrome hexavalent » (hautement toxique), ou de disposer d'une autorisation spéciale d'utilisation.
La société OBUT a anticipé cette évolution en recherchant dès 2013-2014 des solutions alternatives. Objectif : optimiser la gestion des effluents toxiques émis par l’atelier pour supprimer tout rejet liquide en provenance de cette activité. Durant 4 ans, elle examine et repense l’ensemble de son procédé de traitement de surface des produits élaborés sur le site et de son traitement des effluents associés. Des essais technologiques valident la substitution de son process historique de chromage électrolytique par du brunissage, une technique sans chrome.  
Ce projet s’est étendu sur 4 ans environ et son coût s’est élevé à 870 000 euros. L’agence de l’eau Loire-Bretagne a apporté une aide financière à hauteur de 378 708 euros.

Diminution de 70 % de l’usage de produits chimiques en 2 ans

L’entreprise a modifié ses 2 lignes de production (loisir et compétition) pour :

  • supprimer la 1re ligne et créer de nouveaux postes de soudage laser sur nouveau matériau, en substitution du dépôt par nickelage/chromage,
  • transformer la 2e ligne chromage/zingage en brunissage,
  • faire évoluer l'ouvrage épuratoire chargé de la dépollution des eaux usées, pour traiter les nouveaux effluents générés par la chaîne de brunissage.

Les équipes techniques d'OBUT ont été mises à contribution en appui des fournisseurs pour garantir l'efficacité technologique et la bonne appropriation des solutions installées. L'engagement interne des personnels est une caractéristique marquante de la culture OBUT. En arrêtant la production de boules en acier chromé, l’entreprise a diminué de 70 % les produits chimiques utilisés en 2 ans.

OBUT, exemple d’adaptation d’une activité économique aux contraintes environnementales

Julien Lacour

Julien Lacour, Ingénieur Recherche et Développement, la Boule OBUT

octobre 2019

© Jean-Louis Aubert

Julien Lacour, Ingénieur Recherche et Développement, la Boule OBUT :

« Ce projet nous a amenés à simplifier notre process de traitement de surface avec une seule ligne au lieu de deux, à réaliser une avancée environnementale majeure avec un process en circuit fermé et rejet zéro, à améliorer les conditions d’hygiène et de sécurité de l’atelier de traitement de surface, à consommer 20 fois moins d’eau qu’avant, et à diminuer la consommation de produits chimiques, tout en innovant ! »

La société OBUT a pour projet d’étudier la mise en rejet zéro de l’atelier traditionnel de mise en forme des métaux. Après l’évolution technique de la fabrication des boules de loisir en acier inox, la société OBUT a pour projet de simplifier la fabrication des boules de compétition, en remplaçant des dépoussiéreurs à voie humide par des dépoussiéreurs à voie sèche.

Bruno Texier, chargé d’intervention spécialisé projets industriels à la délégation Allier-Loire amont de l’agence de l’eau :

« L’entreprise a mené seule son projet en s’appuyant sur son expérience et sa recherche-développement pour répondre aux exigences réglementaires. Cela a nécessité une longue période de mise au point avant de proposer, sur cette tête de bassin versant de contrat territorial, un projet opérationnel alliant haute performance environnementale, efficacité technologique et santé au travail. C’est un exemple réussi d’adaptation aux contraintes environnementales et économiques »

Boules de pétanque OBUT : suppression des rejets liquides de l'atelier de traitement de surface

Vidéo - Boules de pétanque OBUT : suppression des rejets liquides de l'atelier de traitement de surface

octobre 2019

© Agence de l'eau Loire-Bretagne et Une image à part

Jusqu’en 2016, les boules loisirs et compétitions étaient chromées avec un traitement chimique. Mais pour protéger l’environnement et les ressources en eau, les dirigeants d’OBUT ont pris un virage technologique. Pendant 4 ans, ils ont repensé le process de traitement de surface des boules de pétanque. Recherche, tests, essais, une ligne de chromage a été supprimée, une autre transformée en chaîne de brunissage.

La suppression des rejets liquides de l'atelier de traitement de surface des boules de pétanque OBUT

Voix-Off : Niché dans le Haut-Forez, à 40 kms de Saint-Étienne, Saint-Bonnet le Château, 1 500 habitants et le leader mondial de la boule de pétanque. De l’acier brut forgé, 2 coquilles assemblées, puis les 82 salariés d’OBUT, soudent, polissent, personnalisent 2 millions de boules de pétanque chaque année. Une fabrication 100 % française depuis 1955. La clé du succès de cette saga familiale, c’est donc un savant dosage entre la tradition métallurgique de la région et l’innovation.

Romain SOUVIGNET, Directeur général

« Ces 100 % France comptent bien évidement. La force d’OBUT c’est d’avoir, chaque année, investi dans l’outil industriel, investi sur l’image de marque, sur la communication. On est sur un élan de respect de l’environnement qui est peut-être pas la priorité mais qui est constant. »

Voix-Off : Jusqu’en 2016, les boules loisirs et compétitions étaient chromées avec un traitement chimique. Mais pour protéger l’environnement et les ressources en eau, les dirigeants d’OBUT ont pris un virage technologique. Pendant 4 ans, ils ont repensé le process de traitement de surface des boules de pétanque. Recherche, tests, essais, une ligne de chromage a été supprimée, une autre transformée en chaîne de brunissage.

Romain SOUVIGNET, Directeur général
« C’est une chaîne de traitement de surfaces. On va venir brunir les boules pour les protéger contre la corrosion. »

Voix-Off : Grace à ce procédé innovant, tous les rejets, évacués auparavant dans une lagune communale, puis dans un affluent de la Loire, ont donc été supprimés.

Julien LACOUR, Ingénieur - Recherche et Développement

« Nous fonctionnons en rejet zéro. La mise en œuvre du brunissage a permis à OBUT de réduire de près de 70 % en masse, son utilisation de produits chimiques. Pas de chrome, des économies d’eau et des opérateurs, aujourd’hui, qui évoluent dans de meilleurs conditions. »

Voix-Off : Montant de l’investissement pour une production plus propre : 870 000 euros, financé à 45 % par l’Agence de l’eau Loire-Bretagne. D’autres installations ont également évoluées, la station de traitement des eaux a été repensée pour traiter les nouveaux effluents générés par la chaîne de brunissage.
Clémence COUVENT, Responsable RH & Environnement

« On traite les effluents qui arrivent de notre atelier de finition traitement de surfaces. Aujourd’hui on consomme vingt fois moins d’eau que ce qu’on avait auparavant donc on a beaucoup moins prélevé dans la nappe, ce qui est très très intéressant. Ici on est une entreprise familiale. On vit à la campagne, notre entreprise est implantée à la campagne, on fait attention à ce qu’on rejette pour justement ne pas polluer tous les cours d’eau qu’il y a autour de nous. Nous sommes fiers d’avoir réussi à industrialiser le brunissage, fiers des boules brunies que nous produisons et de plus nous sommes fiers de le faire de manière propre. C’était un pari de notre part qui, pour l’instant, fonctionne. »

Voix-Off : La démarche environnementale, ne s’arrête pas là. Les emballages plastiques ont disparu, les cartons sont recyclables. Bref, le pari est réussi. Aux portes de l’Auvergne, OBUT a donc su allier le développement économique aux contraintes environnementales.

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