Gestion des eaux pluviales en zones urbaines

Des collectivités montrent des exemples d'aménagement pour gérer la pluie là où elle tombe dans des contextes urbains différents et à des époques d'aménagements différentes.

Gérer la pluie là où elle tombe, des collectivités témoignent

Vidéo - Gérer la pluie là où elle tombe, des collectivités témoignent

Ce reportage montre des exemples d’aménagement pour « gérer la pluie là où elle tombe dans des contextes urbains différents et à des époques d’aménagement différentes. La gestion intégrée des eaux pluviales vise d'une part à maîtriser localement le ruissellement, plutôt que de reporter le problème à l'aval, et d'autre part à réduire les coûts de transport et d'évacuation des eaux pluviales. en pratique, elle peut-être mise en œuvre à la parcelle par les particuliers ou mutualiser sur l'espace public."

novembre 2016

© Agence de l'eau Loire-Bretagne

Gilbert Renard – Maire de Bois-Guillaume

« Ici vous êtes sur la commune de Bois-Guillaume, au nord de Rouen dans le quartier des portes de la forêt. C’est en quelque sorte un éco-quartier avant l’heure puisque nous avons fait un assainissement pluvial quasiment sans tuyau. Nous profitons d’un réseau de mares que nous avons créé et nous utilisons un talweg déjà  existant dans ce secteur. De cette rue et de ce quartier se dégage une ambiance paisible. Ici nous sommes sur une allée où les voitures peuvent circuler pour accéder aux garages et il n’y a pas de sens interdit. Nous avons eu des montées d’eaux sur la pelouse pratiquement à quelques mètres d’ici sans aucune inondation de maison. Le système est fonctionnel, il a même mieux fonctionné que l’on ne le pensait. Ce concept sans tuyau est beaucoup moins cher à la réalisation et aussi dans son fonctionnement actuel tout en améliorant le paysage »

Michel Benard – PDG d’intra Services

«  La ZAC Aubette-Martainville, c’est une opération technique relativement complexe avec la nappe phréatique qui n’est pas très loin, une petite rivière qui s’appelle l’Aubette et une ancienne friche SNCF avec des terrains pollués. C’est donc un programme très dense. Une pré-étude a été réalisée par l’aménageur. Compte tenu de tous les éléments, la solution était une canalisation surdimensionnée de 2 mètres de diamètres. On propose une variante, 1 million d’euros de moins en disant, on fait la gestion de la parcelle et on va tout infiltrer. On a essayé de stoker 100% de l’eau pluviale du sol domaine public, le long du domaine public. La solution c’est ce que nous avons appelé la « noue » urbaine : il y a la piste cyclable, la piste piétonne et deux magasins de stationnement. »

Thierry Cozic – Vice-président du Mans Métropole

« C’est très intéressant. Ça donne beaucoup de perspectives aussi sur des projets qui peuvent se réappliquer après sur nos territoires, notamment sur la communauté urbaine. Aujourd’hui, on a une vraie réflexion engagée sur la gestion dans nos opérations de toute la partie eaux pluviales. »

Yann Masson – Responsable des grands travaux à la mairie du Havre

« On a choisi de réaliser une entrée de ville qui devienne beaucoup plus urbaine, plus paysagée. L’avantage, c’est que l’on ne se retrouve pas avec une arrivée d’eau trop importante dans les réseaux, puisqu’on est en réseau unitaire sur cette zone-là. Cela permet de gérer et de pouvoir réguler les eaux pluviales. Nous n’avons pas eu de problème de montée en charge de ce réservoir puisqu’on a aussi des noues plantées dans lesquelles vont toutes les eaux de ruissellements avant de s’infiltrer. C’est relativement simple de fonctionnement. Il n’y a quasiment pas d’entretien hormis de s’occuper un peu des espaces verts qui sont dans les noues. C’est effectivement très joli pour le regard des personnes qui entrent en ville. »

Michel Benard – PDG d’intra Services

« Il y avait des espaces verts pour rendre l’entrée de ville jolie. Je les ai rendus inondables mais c’est avant tout des espaces verts. Ici, c’est un chemin piéton, dessous y a de la grave drainante qui sert à tenir le chemin mais elle a aussi une fonction hydraulique. »

Dominique Pontet – Gestionnaire des ouvrages pluviaux à Limoges Métropole

«  La gestion intégrée c’est l’art de la réflexion et de la simplicité pour gérer la pluviométrie qui tombe sur une zone urbanisée. La philosophie c’est l’intégration des ouvrages, leur simplicité de gestion et c’est surtout en plus une échelle économique intéressante. Quand on pense pluvial, on pense égoïstement pluviale alors que non, ça nous oblige à penser le projet dans sa globalité. »    

Vincent Nalin – Chargé de mission à l’agence de l’eau Loire-Bretagne

«  Les eaux pluviales sont une cause importante de dégradation de la qualité de l’eau. On a historiquement souvent collecté les eaux pluviales avec les eaux usées donc elles vont à la station d’épuration et avec l’augmentation de l’imperméabilisation des villes, ces eaux pluviales font déborder les réseaux et les stations. On a donc des rejets directs dans les cours d’eau. Or on voit dans les villes, que l’on peut aménager en gardant l’eau en surface et en l’infiltrant. On change complétement le principe de gestion de l’eau. Au lieu de l’évacuer on la garde et on la valorise. On voit en plus que cela fait de beaux aménagements, il y a la nature en ville, il y a le rafraîchissement par rapport au changement climatique ça coûte moins cher, ça gagne de l’espace… Il y a donc beaucoup d’avantages et l’agence de l’eau se doit d’encourager cela. Le Sdage Loire-Bretagne, le schéma directeur d’aménagement de gestion des eaux, demande que chaque projet d’aménagement étudie la gestion intégrée des eaux pluviales sur leur emprise. »          

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