Connaître les interactions entre oiseaux d'eau et activités humaines
La baie de Douarnenez, dans le Finistère, est riche des milliers d'oiseaux qu'elle accueille. Elle est aussi très appréciée pour les sports de plage (char à voile, deltaplane, parapente, kitesurf...). Entre la plage du Ris à Douarnenez et la plage de Pentrez à Saint-Nic, l'association Grumpy nature étudie les interactions entre les oiseaux d'eau et les activités humaines avec un objectif : mieux connaître pour adapter les usages et préserver la biodiversité de la bande littorale.
Une baie où cohabite oiseaux et activités humaines
La baie de Douarnenez est reconnue d'importance nationale pour certaines espèces d'oiseaux comme le Bécasseau sanderling et la Macreuse noire. Chaque année, elle héberge des milliers d'oiseaux en période hivernale. Ils doivent cohabiter avec des activités humaines en plein développement sur les plages comme les sports de voile qui peuvent limiter la capacité d'accueil en réduisant leur espace vital.
Étudier les interactions pour mieux partager le littoral
Zone d'étude « Stationnement des oiseaux d'eau et interactions humaines sur les plages du fond de la baie de Douarnenez »
juin 2021
© Agence de l'eau Loire-Bretagne
Pour mieux connaître l'impact des activités humaines sur les oiseaux d'eau, l'association Grumpy nature étudiera le stationnement des oiseaux d'eau sur les plages en relation avec ces activités.
Elle utilisera un protocole de surveillance scientifique des oiseaux limicoles côtiers mis en place par l'observatoire du patrimoine naturel littoral pour le comptage et le suivi les interactions. Elle le complètera par l’étude du rythme d’activité des oiseaux, une indication utile pour connaitre la fréquence des perturbations ainsi que le temps de dérangement, le temps de repos forcé et le nombre d’oiseaux concernés. Des indications précieuses pour mesurer les facteurs de dérangement, leur durée et le nombre d'oiseaux impactés.
Après un test du protocole, l'étude se déroulera pendant les deux hivers de 2021 et 2022. L'agence de l'eau Loire-Bretagne, dans le cadre de son appel à initiatives pour la biodiversité marine et littorale de 2020, apporte une aide financière de 31 500 euros, soit 70 % du coût total de 45 000 euros. Elle permettra d'acheter le matériel spécifique nécessaire à cette étude (télémètre de précision, matériel optique, GPS) mais aussi de recruter une personne (stagiaire ou service civique).
Les nouvelles connaissances acquises, la meilleure compréhension des interactions entre activités humaines et oiseaux d'eau, permettront de proposer aux pouvoirs publics des aménagements d'espaces ou d'usages ainsi que d'éventuelles mesures de protection. Limiter l'impact des activités humaines favorisera une présence optimale des oiseaux dans la baie de Douarnenez. L'espace littoral sera ainsi mieux partagé.
« Les dérangements qu’on peut voir, comme les personnes qui lâchent leur chien sur les groupes d’oiseaux ou les enfants qui courent pour les voir s’envoler, peuvent condamner les plus faibles et affaiblir les plus forts. Notre travail c’est aussi d’apprendre aux gens que leurs actions ont un impact sur les oiseaux et que se détourner de 20 à 50 m sur sa balade pour éviter de déranger un groupe d’oiseaux au repos ou en train de se nourrir ça ne va pas la rendre moins intéressante mais ça permet de faire une bonne action pour le patrimoine naturel. »
David Hemery, créateur de l’association Grumpy nature
L’observatoire du patrimoine naturel littoral développe des outils de connaissance et d’évaluation via l’animation nationale de dispositifs de collecte de données, standardisés et mis en œuvre en réseau. Il est animé par Réserves naturelles de France avec le concours de l’Office français de la biodiversité.