Des animations collectives pour reconquérir la qualité de l'eau
Dans le cadre du contrat territorial Layon-Aubance-Louets, le syndicat de bassin versant et ses partenaires agricoles et viticoles mettent en place des animations collectives : journées techniques et groupes de progrès. Leurs objectifs : échanger sur les retours d'expériences de chacun et mieux connaître les techniques permettant de diminuer les impacts de l'activité agricole sur l'eau et l'environnement.
Un contrat territorial pour aller vers le bon état des eaux
Un des objectifs fixé par le Sage (schéma d'aménagement et de gestion des eaux) Layon Aubance Louets est d'atteindre des valeurs de pesticides garantissant une bonne qualité des rivières : inférieure à 1 µg/L en 2018 et inférieure à 0,5 µg/L d’ici 2027.
Pour y parvenir, le syndicat du bassin versant signe, avec l'agence de l'eau Loire-Bretagne, un premier contrat territorial de 2011 à 2016. Une bonne dynamique s'instaure. Elle aboutit à la signature d'un nouveau contrat de 2017 à 2021. Dans ce cadre, de nombreuses actions sont proposées en direction des agriculteurs et des viticulteurs dont des animations collectives : groupes de progrès et journées techniques.
Territoire du Sage Layon Aubance Louets
Date carte : 01 avril 2015 - © SMBL
Favoriser l’animation collective des agriculteurs et des viticulteurs
© Agence de l'eau Loire-Bretagne
Des journées techniques sur différents thèmes, une dizaine par an, sont organisées pour l'ensemble des agriculteurs et viticulteurs du territoire du Sage. Elles permettent de présenter des pratiques et du matériel alternatif à l’usage des produits phytosanitaires.
Elles sont complétées par des groupes de progrès, similaires aux groupes « 30 000 » Écophyto. Chaque groupe s'intéresse à un thème et réunit, deux à trois fois par an, une dizaine d’exploitants.
Les animations collectives pour réduire les pollutions diffuses sont organisées par des organismes de conseil en agriculture et en viticulture, appelés prescripteurs : chambre d’agriculture, association technique viticole 49, groupement d’agriculture biologique et biodynamique, centre d’initiative pour valoriser l’agriculture et le milieu rural (CIVAM), Mission bocage...
Elles bénéficient au total, pour les cinq ans du contrat territorial, de plus de 600 000 euros d’aides de l’agence de l’eau Loire-Bretagne pour un coût d’un million d'euros.
Elles s'inscrivent dans un programme d'actions agricoles plus vaste, celui du contrat territorial dont le montant s'élève, sur cinq ans, à près de 2,2 millions d’euros dont 1,4 millions d’euros de subvention de l’agence de l'eau. Il comprend aussi la coordination des actions, les diagnostics et accompagnements individuels, les études et le suivi de la qualité des eaux.
Au cœur des préoccupations des viticulteurs, l'entretien mécanique du sol
Démonstrations lors de la journée technique du cavaillon
© Agence de l'eau Loire-Bretagne
La réduction de l’usage des herbicides dans les vignes est en cours. Depuis le 1er Janvier 2019 le désherbage chimique de l’inter-rang est interdit dans les parcelles de vignes en appellation d'origine contrôlée (AOC). La journée technique « Entretien mécanique du cavaillon », organisée le 20 juin 2019, a pour objectif d’étendre les pratiques de travail du sol en substitution de l’usage d’herbicide au pied des vignes. La participation de plus de cent viticulteurs met en lumière leurs préoccupations pour ces pratiques alternatives.
Les démonstrations en dynamique sont l’occasion d’observer l’efficacité des matériels testés, d’échanger avec les constructeurs et concessionnaires de matériel, et avec les animateurs et conseillers agricole et viticole. Les échanges avec d’autres viticulteurs ayant déjà acquis une partie du matériel permettent de lever quelques appréhensions vis-à-vis des techniques innovantes.
Suite à ces journées de démonstration, la mise en œuvre des techniques alternatives est attendue chez certains viticulteurs. Il reste néanmoins difficile d’évaluer le nombre d’exploitants qui investiront réellement dans du matériel d’entretien mécanique du sol.
Améliorer l’organisation des journées techniques
L’organisation commune à plusieurs prescripteurs des journées techniques est un gage de mobilisation des exploitants.
« Les animations techniques et les animations de groupe sont toujours organisées par les prescripteurs qui sont les plus à même de connaître les thèmes à étudier, étant directement sur le terrain au contact des exploitants.»
Caroline Biton, chargée de mission environnement au service « Eau Environnement » de la chambre d'agriculture des Pays de la Loire
