Alimentation en eau potable des villages de Sahanivotry (Madagascar)

Lauréat des Trophées de l’eau Loire-Bretagne 2019 dans la catégorie « Accès à l’eau et à l’assainissement dans les pays en développement », l’association Anjou Madagascar s’est distinguée par son projet d’alimentation en eau potable des villages de Sahanivotry (Madagascar).

L'association  Anjou-Madagascar contribue au développement durable à Madagascar, plus particulièrement dans la région de Manandona, en collaboration avec les populations locales, à leur demande et dans le respect de leurs savoirs et de leur culture.

Avec des taux d’accès à l’eau et à l’assainissement aujourd’hui parmi les plus faibles du monde, l’eau est un des défis majeurs pour le développement du pays. En effet seul 1/3 de la population du pays bénéficie de l’eau potable.

Fin 2017, début 2018, l’association permet l’accès facile à l’eau potable pour 2 360 habitants de plusieurs villages de Sahanivotry, région rurale située sur les Hautes Terres dans le district d’Antsirabé. Ce projet a duré 6 mois pour un coût total de 57 600 euros aidé à hauteur de 28 000 euros par l’agence de l’eau Loire-Bretagne.

Approvisionner la population en eau potable pour améliorer les conditions de vie des habitants

L’objectif de l’association Anjou Madagascar, est d’apporter l’eau potable pour les écoles, collèges, lycées et le dispensaire-maternité pour améliorer les conditions d’hygiène, les conditions de vie des femmes, la scolarisation des enfants, et réduire les maladies infectieuses et la mortalité infantile. Pour atteindre cet objectif, l’association a travaillé en collaboration avec ses partenaires : l’association de développement Vovonana Soa Imbonana créée par les habitants de Sahanivotry, la commune, la direction régionale de l’eau pour les services de l’Etat et les villageois.

Henri Merceron

Henri Merceron, président d’Anjou-Madagascar

© Image à part / Aelb

Henri Merceron, président d’Anjou-Madagascar :

« Auparavant la population de ces villages n’avait pas du tout accès à l’eau potable, elle utilisait les rizières, des puits ou des trous d’eau non protégés, parfois loin des lieux d’habitation. La qualité de l’eau consommée étant douteuse voire mauvaise, cela entrainait des problèmes de santé, de la fatigue. Par ailleurs, les femmes et les enfants passaient beaucoup de temps à chercher de l'eau. »

Des infrastructures d’adductions d’eau sont réalisées pour les villages concernés. Les travaux sont réalisés  par une entreprise malgache et consistent à :

  • capter la source à 4 km du village qui donnait 1.5 litre par seconde,
  • construire une conduite de 3.2 km pour amener l’eau gravitairement au village,
  • installer un décanteur-filtre pour nettoyer l’eau et 2 brises charge pour limiter la pression dans les installations,
  • construire un réservoir circulaire pouvant contenir 25 m3 pour stocker l’eau avant sa distribution,
  • construire  24 bornes fontaines et 3 réseaux de distribution pour les alimenter en eau.

Jacques Labarre

Jacques Labarre, membre de l’association Anjou Madagascar

© Image à part / Aelb

Jacques Labarre, membre de l’association Anjou Madagascar :

« Afin d’assurer le bon fonctionnement et la pérennité des installations, notre association a accompagné les habitants pour mettre en place une bonne gestion de l’eau en créant une association d’usagers de l’eau. Un comité de gestion, sous forme de délégation de service public, a pour mission de gérer et collecter les cotisations des usagers. Il y a également un chef de réseau et des chefs pour chaque borne-fontaine. Des actions de sensibilisation des habitants ont été mises en place.»

Un projet qui se pérennise avec la protection de la ressource en eau

Gilles Tardivel

Gilles Tardivel, membre de l’association Anjou-Madagascar

© Image à part / Aelb

Gilles Tardivel, membre de l’association Anjou-Madagascar :

« Après 1 an de fonctionnement,  Anjou Madagascar a assuré le suivi rigoureux du projet en se déplaçant sur place. En février 2019, nous avons constaté une bonne prise en main du réseau, une prise de conscience des bénéficiaires avec un bon recouvrement des cotisations (99%). Les installations sont entretenues régulièrement avec des interventions rapides en cas de problème et/ou dysfonctionnement. Le projet a donc bien été approprié localement. »

L’association Anjou Madagascar est attachée aux actions de reboisement pour protéger les ressources en eau et l’environnement. L’association accompagne son partenaire l’association Vovonana Soa Imbonana, pour l’acquisition de son autonomie dans la gestion des infrastructures.

Anjou Madagascar envisage de poursuivre ce projet en construisant, à titre de test, un ou deux lavoirs, bien appréciés des femmes. L’association est attentive aux besoins de sanitaires avec un point d'eau dans les écoles non équipées et souhaite les équiper progressivement. Des formations dans les écoles et à destination des adultes (parents d'élèves) sont déjà mises en place et vont se poursuivre. Plus globalement, l'hygiène et la santé de la population devraient s'améliorer.

Alimentation en eau potable des villages de Sahanivotry (Madagascar)

Vidéo - Alimentation en eau potable des villages de Sahanivotry (Madagascar)

© Image à part

Alimentation en eau potable des villages de Sahanivotry (Madagascar)

Voix off : Madagascar presque 26 millions d’habitants, l’un des pays les plus pauvres au monde. Un tiers de la population seulement bénéficie d’un accès à l’eau potable. Loin des grandes agglomérations, sur les hautes terre, dans le district d’Antsirabe. C’est ici, depuis presque 20 ans, que l’association Anjou – Madagascar s’investit pour améliorer le quotidien des malgaches de ces villages isolés. En 2010, dans les villages de Sahanivotry, les habitants n’avaient pas d’eau potable. Ils utilisaient l’eau des rizières, des trous d’eau ou du puit souvent loin des habitations. Résultat : une qualité de l’eau consommée douteuse, des problèmes de santé et d’hygiène. Alors les bénévoles de l’association angevine ont lancé un vaste chantier : alimenter en eau potable les écoles, collèges, lycées, dispensaires et les maisons des 2 500 habitants de ces hameaux.

Henri MERCERON / Président de l’association Anjou - Madagascar
Le gouvernement, l’état et les communes ne peuvent pas donner l’accès à l’eau, nous sommes amenés à privilégier effectivement ce projet d’accès à l’eau.

Jacques LABARRE / Vice-Président de l’association Anjou - Madagascar
Amener de l’eau près des maisons où habitent les gens c’est vraiment un progrès phénoménal parce qu’avec les bornes fontaines, on apporte de l’eau propre. On apprend aux gens les bien-faits d’utiliser de l’eau  pour se laver les mains, pour faire une lessive de façon plus saine aussi.

Voix off : Pour acheminer l’eau des sources en altitude, jusqu’aux habitations, les bénévoles ont imaginé puis construit un réseau : captation à la source, conduites, réservoirs et enfin, 24 bornes fontaines dans les villages. Des plans, à la construction, c’est Gilles, un ancien ingénieur hydraulique, qui a géré les dossiers techniques.

Gilles TARDIVEL / Commission eau de l’association Anjou - Madagascar
Les malgaches détectent les sources, ensuite on fait des ouvrages autour pour capter l’eau. Il y a des canalisations entre 10 et 11 kilomètres et c’est l’eau qui, en descendant, a une grosse énergie et cette énergie-là il va falloir la capturer.

Voix off : Les travaux qui ont duré six mois ont été réalisés par une entreprise malgache. Chaque décision a été prise en concertation avec les habitants, en accord avec la commune et la direction régionale de l’eau. Une association d’usagers collecte et gère les cotisations. Un responsable pour chaque borne fontaine assure la maintenance des équipements.

Jacques LABARRE / Vice-Président de l’association Anjou - Madagascar
Il est absolument indispensable d’impliquer la population dans ces travaux, dans cette démarche, pour assurer la pérennité du système. C’est à dire qu’il ne faut pas que ce soit quelque chose tombé du ciel comme ça. Il faut que ce soit quelque chose qui leur appartienne.

Voix off : Le chantier a coûté 57 600€, financés à presque 50 % par l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne. Bilan : un an après la fin des travaux, l’eau potable est accessible pour tous les habitants des villages de Sahanivotry, les conditions d’hygiène sont meilleures. Les maladies infectieuses et la mortalité infantile ont diminué. En 10 ans, dans cette région, les bénévoles d’Anjou – Madagascar ont monté 8 réseaux d’eau potable. Au-delà de ces chantiers, ils participent à des actions de reboisement, planchent sur la construction de lavoirs et de nouveaux points d’eau dans les écoles.

Jacques LABARRE / Vice-Président de l’association Anjou - Madagascar
C’est une des forces de notre association, c’est qu’on va sur le terrain.

Henri MERCERON / Président de l’association Anjou - Madagascar
Ce qu’on fait, nous, ce sont peut-être des gouttes d’eau mais ça apporte un plus dans la vie quotidienne des gens. Il y a beaucoup d’endroits qui attendent notre passage tant au niveau de la rénovation d’écoles que de l’accès à l’eau potable, que dans d’autres domaines de la vie quotidienne.

Voix off : Et l’objectif reste commun pour chaque chantier : protéger les ressources en eau, améliorer les conditions de vie, l’hygiène et donc la santé des habitants de ces villages isolés, sur les hauts plateaux de la grande île ou la préservation de l’eau est un défi majeur pour le développement du pays.

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