Accompagner, aménager les systèmes herbagers pour préserver l'eau

Le syndicat interdépartemental de gestion de l’Alagnon et de ses affluents accompagne deux structures spécialisées en élevage herbager sur le bassin versant de l'Alagnon dans le Cantal (15). Le Gaec Faille à Neussargues-en-Pinatelle et la coopérative de transhumance et d’amélioration des structures agricoles (COPTASA) à Pradiers ont bénéficié de diagnostics. Elles s'engagent, respectivement, à exploiter durablement les prairies naturelles et les zones humides. Ces actions bénéfiques pour l'eau, sont soutenues via une mesure agro-environnementale et climatique.

Gérer l'eau à l'amont du bassin, s'adapter au changement climatique

La gestion de l'eau dans les estives est capitale pour l’abreuvement des animaux, et encore plus dans un contexte où les épisodes de sécheresse sont de plus en plus fréquents. Le risque de retournement des prairies naturelles au profit du maïs est réel et grandissant, en témoigne l’augmentation des surfaces au cours de ces dernières années. Cette culture, plus gourmande en intrants laisse les terres nues une partie de l’année. Elle peut entraîner une dégradation du milieu par les pollutions diffuses et les transferts de particules.

A l’amont de la rivière Alagnon, le GAEC Faille, un groupement agricole d’exploitation en commun, élève 45 montbéliardes sur 80 hectares de prairies. La coopérative de transhumance (COPTASA) accueille chaque année, entre mai et octobre, près de 4 000 bovins de toutes races sur 2 100 hectares d’estive. Ces deux exploitants contribuent, chacun à leur niveau, à améliorer la qualité de l’eau des affluents de l’Alagnon

Laurent Bouscarat

Photo de Laurent Bouscarat,
Agrandir l'image Laurent Bouscarat dans une nouvelle fenêtre

Directeur de la COPTASA

juillet 2019

© Adeline Vernier, Agence de l'eau Loire-Bretagne

Pierre Faille

Photo de Pierre Faille, éleveur laitier à Neussargues-en-Pinatelle
Agrandir l'image Pierre Faille dans une nouvelle fenêtre

Éleveur laitier à Neussargues-en-Pinatelle

juillet 2019

© Adeline Vernier, Agence de l'eau Loire-Bretagne

Diagnostics, mesures agro-environnementales pour maintenir les pâturages

Le conservatoire d’espaces naturels d’Auvergne a réalisé le diagnostic de l’exploitation du GAEC Faille et le diagnostic des zones humides de la COPTASA. Suite à ces diagnostics, les deux structures ont contractualisé une mesure agro-environnementale et climatique (Maec) "Agrosystème herbager et pastoral".

Les mesures agro-environnementales et climatiques (Maec)

Elles accompagnent les exploitations agricoles qui s’engagent :

  • dans le développement de pratiques combinant performance économique et performance environnementale ou,
  • dans le maintien de telles pratiques lorsqu’elles sont menacées de disparition.

Ces mesures sont mobilisées pour préserver la qualité de l'eau, la biodiversité, les sols ou la lutte contre le changement climatique.

Le diagnostic d'exploitation mené sur le Gaec Faille est basé sur la méthode des indicateurs de durabilité de l’exploitation agricole (IDEA) avec des compléments thématiques (agronomie, zones humides, bois bocager). Il  permet de montrer l’intérêt de certaines pratiques économes en intrants, adaptées aux épisodes de sécheresse. Grâce à cette réflexion, le GAEC Faille gère de manière équilibrée ses prairies. La mesure agro-environnementale et climatique est soutenue par  l'agence de l'eau Loire-Bretagne à hauteur de 50 %.

Au total, le syndicat du bassin de l'Alagnon (SIGAL) a réalisé 60 diagnostics d'exploitation comme celui-ci. Il bénéficie de 38 000 euros d’aides de l'agence de l'eau Loire-Bretagne, soit 80 % du coût des diagnostics.

De 2014 à 2018, la COPTASA a mis en place des seuils pour rehausser le niveau de la nappe d’eau située dans une tourbière de 5 ha mise en défens progressivement depuis 1980 par les gestionnaires de l’estive.

Des actions pour garantir la qualité et mieux gérer l’eau

Les aménagements réalisés par la coopérative de transhumance ont permis de conserver une qualité et un niveau suffisants en eau pour abreuver les animaux, permettre le développement de plantes hydrophiles au niveau de la tourbière et hydrater une partie des espaces pâturables limitrophes.

Système pâturant du GAEC Faille

Photo du Système pâturant du GAEC Faille
Agrandir l'image Système pâturant du GAEC Faille dans une nouvelle fenêtre

juillet 2019

© Adeline Vernier - Agence de l'eau Loire-Bretagne

Tourbière dans les estives de la COPTASA

Phto d'une tourbière dans les estives de la COPTASA avec mise en défens et mise en place de seuils
Agrandir l'image Tourbière dans les estives de la COPTASA dans une nouvelle fenêtre

juillet 2019

© Adeline Vernier - Agence de l'eau Loire-Bretagne

Les actions menées sur l’exploitation de Neussargues-en-Pinatelle contribuent au maintien des prairies naturelles. Elles ont renforcé l’intérêt du GAEC pour ces milieux, comme en témoigne sa participation au concours prairies fleuries Alagnon en 2018, offrant plusieurs occasions d’échanger avec ses paires sur les atouts des prairies.

" Le cofinancement de la COPTASA et de l’agence de l’eau Loire-Bretagne s’élevant à 46 400 €, le projet a permis d’aménager des points d’abreuvement et des passages, en plus du fossé de la tourbière. Ces travaux facilitent  l’accès des animaux à l’eau et évitent la dégradation du milieu existant."

Laurent BOUSCARAT, directeur de la COPTASA

Vers une valorisation des haies

Le GAEC Faille dispose de nombreuses haies à proximité de sources et cours d’eau. L’entretien de ces haies permettrait d’améliorer la filtration de cette eau tout en fournissant un matériau plus économe que la paille importée pour la litière. Une perspective rendue possible uniquement si une filière et une démarche collective se mettent en place.

Partager cette page sur :