Accès à l’eau potable et à l’assainissement à Djegbadji (Bénin)
L’association C.I.E.LO - coopération internationale pour les équilibres locaux - a permis l’accès à l’eau potable de deux écoles par la construction de deux bornes fontaines et à l’assainissement par la construction dedeux latrines publiques dans les quartiers de Djegbadji au Bénin.
Créée en 1995, l’association C.I.E.LO a réalisé plus de 120 actions dans 18 pays en développement. Au Bénin depuis 2012, au Sri Lanka depuis 2018 et au Cameroun depuis 2019, sept projets concernent l’accès à l’eau potable (construction de bornes fontaines), et à l’assainissement amélioré (construction de latrines) en milieu scolaire, public ou familial de zones rurales ou semi-rurales.
A noter : Le Bénin est l’un des 25 pays les plus pauvres du monde selon l’organisation des nations unies (ONU).
Une situation insalubre à Djegbadji
L’arrondissement de Djegbadji sur la comme de Ouidah est un cordon de terre entouré au Sud par une zone littorale où sont situées les écoles et au Nord une zone lagunaire où sont installées les habitations.
Le plan de développement de la ville de Ouidah indique que seulement 4 % des habitants s’approvisionne en eau potable et qu’aucune nappe souterraine n’est propre à la consommation à Djegbadji car l’eau de la lagune qui provient de l’océan est salée. En terme d’assainissement, une étude conjointe entre l’Unicef et l’organisation mondiale de la santé (OMS) démontre que 14 % des béninois utilisent une installation d’assainissement améliorée et que, dans une zone semi-rurale comme Djegbadji, près de 80 % de la population n’ont pas de toilettes.
Eau souillée et mauvais assainissement exposent fortement la population locale aux maladies hydriques.
Un quotidien amélioré avec l’accès à l’eau potable et à l’assainissement
Dans les écoles, maternelle de Djegbadji et élémentaire de Dégoué, une borne fontaine munie de deux robinets et d’un compteur est construite, et raccordée au réseau du château d’eau de la ville de Ouidah. Ces travaux, nécessitant de creuser des tranchées sur des centaines de mètres et d’y placer des canalisations en PVC, ont fourni de l’emploi à une équipe de plombiers locaux.
Outre l’accès à l’eau pour les élèves, les installations permettent de sensibiliser à l’hygiène les tout petits par un nettoyage plus fréquent des mains et, d’irriguer le jardin maraîcher créé dans la seconde école par l’association C.I.E.LO.
Pour améliorer l’assainissement dans les deux quartiers de Cogbodji et Ananoucodji, des latrines publiques à deux cabines ventilées accessibles par des marches ont été construites par deux entreprises locales. Elles sont adaptées au contexte lagunaire et répondent aux normes de l’OMS. Désormais, chaque habitant en bénéficie à moins de 150 mètres de chez lui et la lagune dédiée à la pêche n’est plus polluée.
Les principaux acteurs et partenaires de ce projet sont :
- l’association C.I.E.LO
- l’association Secours Enfance
- l’association des plombiers de Djegbadji
- les entreprises Global synergie et Nus
- les chefferies traditionnelles des quartiers
- la direction des écoles
- l’agence de l’eau Loire-Bretagne
- la fondation du Grand Orient de France
Patrick Bernard
© P. Bernard, C.I.E.LO
« Toutes les constructions prévues ont été réalisées. Un comité de gestion des latrines est constitué dans chaque quartier par les habitants eux-mêmes. La consommation d’eau est prise en charge par les écoles elles-mêmes sur la dotation qu’elles reçoivent de l’État béninois, et les familles cotisent pour l’entretien des latrines. »
Patrick Bernard, directeur et co-fondateur de C.I.E.LO
Des installations déployées sur l’ensemble du bourg de Djegbadji
En octobre 2017, l’agence de l’eau Loire-Bretagne décide d’apporter un nouveau soutien financier à C.I.E.LO pour l’aider à doter les 4 derniers quartiers du bourg de Djegbadji d’un bloc de latrines publiques similaires à celui de ce projet. Chacun des 8 quartiers du bourg sont désormais équipés de latrines. Un nouveau projet d’accès à l’eau potable en milieu scolaire pour deux autres écoles primaires publiques de l’arrondissement a également trouvé les financements nécessaires à sa réalisation. Ce projet a abouti en 2019.
« Un projet de ce type doit s’appuyer sur un savoir-faire technique existant localement. C’est le cas du modèle de latrines publiques adapté au contexte lagunaire de Djegbadji proposé par l’entreprise Global Synergie, et du réseau d’adduction d’eau de la société nationale des eaux du bénin depuis le château d’eau communal et étendu par l’association C.I.E.LO.
Il doit également reposer sur un partenariat solide entre C.I.E.LO et le partenaire local, comme c’est le cas au Bénin depuis 2010, et répondre à un besoin véritablement ressenti par les habitants. »
Patrick Bernard, directeur et co-fondateur de C.I.E.LO
Samuel Garnier
© JL Aubert, Aelb
« L’intérêt de l’action porte notamment sur l’accès gratuit à l’eau potable pour les élèves des deux écoles. La mise en place de latrines améliore les conditions d’assainissement pour la population et évite la pollution de la lagune préservant ainsi l’activité de pêche. Le projet de C.I.E.LO revêt une forte dimension sociale et éducative car il s’inscrit dans une opération de développement de l’éducation informelle et scolaire et d’accès à l’eau potable. Il a permis la création d’une ludothèque en 2010, d’une bibliothèque en 2012, de 7 bornes fontaines en 2014, d’une école maternelle en 2016 et de 4 blocs de latrines en 2019. »
Samuel Garnier, chargé d’intervention à la délégation Poitou-Limousin de l’agence de l’eau Loire-Bretagne