A la recherche de complémentarités entre agriculture et biodiversité
Sur le bassin versant du Fouzon dans le nord de l’Indre (36), sous l’impulsion du CIVAM de Valençay, des agriculteurs vont être accompagnés pour réfléchir différemment leur système d'exploitation en intégrant davantage la biodiversité fonctionnelle comme levier vers un système plus résilient.
Ces actions, retenues dans le cadre d’un appel à initiatives pour la biodiversité, bénéficieront d’une aide financière de l’agence de l’eau Loire-Bretagne. Elles sont réalisées avec le soutien de la cellule d’animation du contrat territorial du bassin versant du Fouzon, de la chambre d’agriculture et de la fédération des chasseurs.
Un territoire à enjeux pour la biodiversité
Le bassin versant du Fouzon occupe en partie deux régions naturelles : la champagne Berrichonne et le Boischaut Nord, un territoire majoritairement constitué de fermes céréalières ou en polyculture élevage.
Plaine céréalière du Boischault Nord
juin 2016
© Léa Golleret/CIVAM de Valençay
L’agrandissement des exploitations a de nombreuses conséquences sur le paysage et la biodiversité associée : le milieu devient hostile pour la faune de milieu ouvert comme les carabes, coccinelles, abeilles, chrysopes…
Un non-sens alors que ces espèces sont des alliées des cultures et des acteurs indispensables de l’environnement.
Les agriculteurs sont accompagnés pour restaurer un habitat fondamental pour ces espèces, appelées auxiliaires de culture.
Les agriculteurs au cœur de l’expérimentation
Les auxiliaires de culture accomplissent tout ou partie de leur vie au sein des haies, des bandes enherbées. Elles trouvent des ressources au sein des couverts d’intercultures et sont particulièrement sensibles aux produits phytosanitaires.
Pour recréer un habitat accueillant pour ces espèces, différents mélanges seront testés sur des bandes fleuries et des couverts. Des suivis de la biodiversité permettront d'apprécier leurs pertinences. Une trame verte avec un réseau de haies, des bandes en herbe sera reconstituée à l’échelle de l’exploitation. Elle permettra une meilleure circulation des espèces.
Couvert d'interculture avec mélange de pollinisateurs
Les pollinisateurs : sarrasin, phacélie, radis chinois, trèfle d'Alexandrie, moha
septembre 2017
© Léa Golleret/CIVAM de Valençay
Cette étape de recréation d'un habitat favorable, s'accompagne d'un travail de fond avec l'agriculteur pour réduire l'usage des pesticides en s'orientant vers des méthodes alternatives.
Pour chaque exploitation, un diagnostic est réalisé et partagé avec les techniciens en charge du projet et avec l'ensemble des agriculteurs concernés. Une belle dynamique d'échange qui permet de réfléchir et de partager les pistes d’actions, de reconcevoir un système d'exploitation, de co-construire un plan d'action adapté à chaque exploitation .
Communiquer pour démultiplier
Nichoir à pollinisateurs sauvages
Osmie maçonne
mai 2016
© Léa Golleret / CIVAM de Valençay
L'expérimentation se fait sur 5 fermes pilotes.
Tous les résultats seront capitalisés et valorisés.
Des actions de communication (évènements, journées de démonstration...) permettront de faire connaître les méthodes qui pourront être transposées pour d'autres agriculteurs, pour d'autres territoires.