Prendre en compte le cycle de l'eau

L’eau chemine hors des limites administratives traditionnelles. Les décisions d’aménagement et d’investissements prises par les élus peuvent avoir des répercussions sur son cycle naturel, sur la quantité d’eau disponible et sur la qualité des eaux de surface et des eaux souterraines. La préserver nécessite de prendre en compte les enjeux et les usages au-delà des limites administratives de la commune ou de l’intercommunalité, à l’échelle du bassin versant, son territoire naturel.

Penser la gestion de l'eau à l'échelle d'un bassin versant

L'unité administrative du bassin hydrographique Loire-Bretagne comprend de nombreux bassins versants. Chacun suit le territoire naturel de l’eau. Les élus des services publics d’eau et d’assainissement ne contrôlent pas l'intégralité des activités sur le bassin versant. C'est pourquoi les dimensions de solidarité, de dialogue et de compréhension est importante dans la gestion de l'eau. Les élus composent avec de nombreux partenaires avec lesquels ils sont liés dans une logique de bassin ou de ressource, dans une logique de solidarité amont-aval.

Le bassin versant est constitué d’une rivière principale, qui prend sa source ou ses sources le plus souvent sur les hauteurs en amont, dans de ce qu’on appelle la tête de bassin. Cette rivière s’écoule dans le fond de la vallée pour rejoindre la mer ou se jeter dans un fleuve, en aval. Sur son chemin, la rivière collecte l’eau provenant de tous les points du bassin versant : l’eau de ses affluents, l’eau de la pluie, la fonte des neiges, l’eau d’origine souterraine…

Le fonctionnement d’un bassin versant est étroitement lié à de multiples facteurs naturels interférant les uns avec les autres dans le cycle naturel de l'eau, et avec les activités humaines.

Le cycle naturel de l'eau

Les décisions d'aménagement, les activités humaines interfèrent avec le cycle naturel de l'eau et peuvent avoir des effets sur la quantité et la qualité de l'eau disponible. Prendre en compte l'eau dans son territoire et avec son cycle naturel est indispensable pour préserver la qualité des eaux dans leur milieu naturel et, par conséquent, pour diminuer les coûts de traitement pour la rendre potable et disponible pour les activités humaines.

Cycle naturel de l'eau

Visuel du cycle naturel de l'eau
Agrandir l'image Cycle naturel de l'eau dans une nouvelle fenêtre

Évaporation depuis les océans, les lacs et les rivières - évapotranspiration des sols, de la végétation... - formation des nuages - précipitations - ruissellement à la surface des terres et/ou infiltration dans le sol pour former des nappes d'eau souterraine

© Agence de l'eau Loire-Bretagne

Eau potable et assainissement : le petit cycle ou cycle domestique de l’eau

Le petit cycle de l'eau, c’est le cycle « créé » par l’homme pour satisfaire ses besoins domestiques et les usages agronomiques et industriels. On l’appelle aussi le cycle technique. C’est l’une des premières préoccupations des collectivités qui sont responsables de la distribution d’eau potable à leurs administrés et de la collecte et du traitement des eaux usées. Ce sont des compétences « historiques » des communes.

Depuis les récentes lois de décentralisation, comme la loi portant nouvelle organisation territoriale de la République dite loi NOTRe, l'importance donnée aux organisations supra communales s'est renforcée : transfert obligatoire des compétences eau et assainissement aux communautés d'agglomération au 1er janvier 2020, et aux communautés et communes au plus tard au 1er janvier 2026. 

C'est l'occasion pour les collectivités d'harmoniser et de rationaliser la gestion du petit cycle de l'eau mais aussi d'élargir leur vue à l'ensemble du cycle de l'eau en prenant en compte le fonctionnement naturel des rivières, des lacs, des plans d'eau, des eaux littorales et souterraines.

Le cycle technique de l'eau

Image du cycle technique de l'eau
Agrandir l'image Le cycle technique de l'eau dans une nouvelle fenêtre

L’eau est captée dans le milieu naturel, (nappe d’eau souterraine ou cours d’eau). Elle est acheminée pour être traitée et transformée en eau potable, puis stockée et distribuée par un réseau de canalisations aux habitants. Après être utilisée, elle est épurée avant d’être rendue au milieu naturel. Elle est acheminée par un réseau d’assainissement à la station d’épuration, ou elle peut être traitée au plus près, lorsque l’habitat est isolé, dans un système d’assainissement non collectif.

© Agence de l'eau Loire-Bretagne

Préserver l'eau dans son milieu naturel, des bénéfices pour les activités humaines

Restaurer un bon fonctionnement des écosystèmes aquatiques (cours d’eau, zones humides…), c’est permettre à la nature de procéder à l’autoépuration naturelle de l’eau, de la rendre de meilleure qualité. Ceci permet d’éviter les coûts supplémentaires nécessaires à son traitement pour la rendre potable.

La préservation et la restauration des milieux aquatiques rendent également bien d’autres services :

  • atténuation des crues, limitation des risques d’inondation,
  • recharge des nappes d’eaux souterraines,
  • maintien de réservoirs de biodiversité,
  • constitution de zones de loisirs et tourisme.

Les milieux naturels offrent des services gratuits et peuvent jouer un rôle important vis-à-vis des effets du changement climatique.

Prendre en compte le cheminement de l’eau dans les projets d'aménagement met aussi en valeur l’identité du territoire car le paysage est modelé depuis longtemps par l'eau : vallées, cours d’eau humides ont déterminé l'implantation des villes, de l’agriculture et de l’industrie.

 

Partager cette page sur :